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La BCE a relevé son taux d'intérêt de référence afin de lutter contre l'inflation

Le siège de la Banque centrale européenne à Francfort. [AFP - Kirill Kudryavtsev]
La BCE procède à sa dixième hausse de taux, peut-être la dernière / La Matinale / 1 min. / le 15 septembre 2023
La Banque centrale européenne (BCE) a relevé jeudi son taux d'intérêt de référence à son plus haut niveau depuis 1999, défiant ceux qui appelaient à une trêve pour ne pas aggraver le ralentissement de l'activité économique en zone euro.

Après cette dixième hausse d'affilée depuis juillet 2022, l'institution de Francfort a signalé que son cycle draconien de resserrement monétaire touchait à sa fin, mais sans pouvoir assurer que "le pic" des taux était atteint.

"Nous ne pouvons pas dire que nous avons atteint le pic", a déclaré Christine Lagarde à la presse. Tout en estimant que les taux ont atteint des niveaux qui apporteront "une contribution substantielle" à la baisse souhaitée de l'inflation, la présidente a ajouté que la prochaine décision de l'institution en la matière dépendra "des données" économiques.

Pour faire suffisamment reculer les prix, il faudra que les taux soient maintenus à leur niveaux "pendant une durée suffisamment longue", a prévenu le Conseil des gouverneurs à l'issue de sa réunion.

Cap maintenu face à l'inflation

La BCE a choisi de maintenir le cap, quatorze mois après avoir lancé le cycle de relèvement des taux le plus rapide et ample de son histoire, de 4,50 points de pourcentage à ce jour. Une décision qu'elle justifie en affirmant que "si l'inflation continue de ralentir, elle devrait toujours rester trop forte pendant une trop longue période".

L'institution monétaire a d'ailleurs relevé jeudi ses prévisions d'inflation pour les années 2023 et 2024, en raison de l'impact des prix de l'énergie. Ses nouvelles projections macroéconomiques prévoient une hausse des prix de 5,6% en 2023, puis 3,2% en 2024 et 2,1% en 2025, se rapprochant de l'objectif à moyen terme de 2,0%.

Les prévisions de croissance abaissées

La BCE faisait face jeudi à un dilemme, rendant sa décision plus incertaine que jamais, car l'activité économique de la zone euro affiche de véritables signes de contraction.

Le tour de vis monétaire des derniers mois a entraîné une envolée des coûts d'emprunt pour les ménages et les entreprises, influant sur la demande et donc la distribution de crédit. Un temps circonscrit au secteur manufacturier, le ralentissement s'est peu à peu propagé à celui des services. L'indice PMI a atteint son plus bas niveau depuis 33 mois, l'activité se contractant à un rythme inédit depuis l'automne 2020 et la première année de la pandémie.

La BCE a ainsi abaissé jeudi ses prévisions de croissance en zone euro jusqu'en 2025. Celle-ci ne devrait atteindre que 0,7% en 2023, contre 0,9% attendu auparavant, puis 1,0% en 2024 et 1,5% en 2025.

Mais le pari de la BCE est que cette chute de la demande générera à moyen terme une diminution de la hausse des prix des marchandises, autrement dit, une diminution de l'inflation.

Débats animés

Ce dilemme entre inflation et croissance a donné lieu à un intense débat entre les banquiers centraux de la zone euro ces dernières semaines. Face à une inflation jugée tenace, le risque de ne pas en faire assez est apparu plus élevé que le risque d'en faire trop, comme le martèlent les "faucons" qui dominent le débat au conseil de la Banque centrale de l'UE depuis plus d'un an.

Le but de la BCE est de continuer à freiner l'activité économique afin que les entreprises et commerces renoncent à augmenter les prix, et que leurs employés modèrent les revendications salariales, qui ont tendance à entretenir l'inflation.

ats/mera

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