Le comité de politique monétaire (FOMC) a maintenu son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, dans laquelle il se trouvait après avoir été relevé fin juillet, lors de la dernière réunion. Il s'agit du plus haut niveau depuis 2001. Cette décision a été prise à l'unanimité des membres du FOMC.
Pour autant, il ne s'agit pas de la fin du cycle: les responsables de la banque centrale américaine anticipent une hausse supplémentaire d'ici fin 2023. Et ils les voient baisser moins vite que prévu, puisqu'ils devraient être encore de 5,1% en 2024, contre 4,6% anticipés lors de leurs prévisions précédentes publiées en juin.
Economie robuste
Car la Fed observe que l'économie se porte bien mieux que prévu. Elle a doublé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis pour 2023, tablant sur 2,1% contre seulement 1,0% en juin.
L'économie américaine "progresse à un rythme solide", a relevé la Fed dans le communiqué publié à l'issue de sa réunion. Lors de sa précédente réunion, fin juillet, elle faisait état d'un "rythme modéré". Et pour 2024, la Fed anticipe 1,5% de croissance, contre 1,1% lors des précédentes prévisions.
Besoin de temps
Les prévisions d'inflation restent sensiblement identiques à celles de juin, à 3,3% pour cette année (contre 3,2% auparavant), puis 2,5% en 2024 (identique à juin), et 2,2% en 2025 (contre 2,1%). "Il faudra encore du temps pour ramener l'inflation durablement à 2,0%", a dit le président de la Fed, Jerome Powell.
La situation semble se rééquilibrer progressivement sur le marché de l'emploi, après deux années de pénurie de main d'oeuvre, qui avait fait flamber les salaires. Le taux de chômage a grimpé à 3,8% en août, en raison d'un afflux de nouveaux travailleurs, ce qui pourrait aider à calmer l'inflation.
Inquiétudes
Quant à la consommation, moteur de la croissance économique américaine, particulièrement vigoureuse depuis le début de la crise du Covid-19, elle semble montrer de premiers signes de faiblesse.
Autre menace, celle du "shutdown", une paralysie de l'administration fédérale, si républicains et démocrates au Congrès ne s'accordent pas d'ici la fin du mois sur le budget du gouvernement.
afp/fgn