Pendant le mois sous revue, l'inflation en Suisse s'est affichée à 1,7% sur un an, après 1,6% en août, soutenue par une nette progression des tarifs des produits locaux, a indiqué mardi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué.
Sur un mois cependant, l'indice des prix à la consommation (IPC) a reculé de 0,1% à 106,3 points.
La progression sur un an est conforme aux prévisions des économistes interrogés par l'agence AWP, qui tablaient sur une accélération entre 1,7% et 1,9%. La variation mensuelle était par contre attendue entre 0,0% et +0,2%.
Une hausse généralisée
Les principaux postes de dépenses du quotidien ont continué à soutenir le renchérissement des prix dans la Confédération. L'alimentation et les boissons non alcoolisées ont ainsi enregistré la plus forte progression avec +3,8% sur un an. Mais ce groupe de produits freine sa hausse après avoir atteint en février un plus haut à +6,5%. Parmi les produits alimentaires à avoir affiché une forte progression figurent le chocolat (+6,1%) et les jus de fruits et de légumes (+7,6%).
Les dépenses pour le logement et l'énergie ont également augmenté de 3,2%, portées par les loyers (+1,6%), l'électricité (+25,5%) et le gaz (+14,5%). Suivent les coûts pour les restaurants et hôtels (+2,7%).
Les produits pétroliers ont par contre enregistré une décrue des prix (-8,6%) comparé à septembre 2022, faisant reculer essence (-4,5%), diesel (-10,8%) et surtout mazout (-16,2%). Depuis l'été, le prix du baril de Brent n'a cependant cessé d'augmenter, ce qui s'est traduit par une hausse du prix des produits pétroliers de 3% sur un mois, visible sur les prix à la pompe.
Malgré la baisse annuelle des tarifs pour les produits pétroliers, les tarifs pour le transport aérien (+7,5%) et les voyages à forfait internationaux (+7%) ont poursuivi leur croissance.
Loyer et énergie: 25% des dépenses
Le renchérissement des prix devrait se poursuivre. "Les loyers et l'énergie représentent 25% des dépenses des consommateurs suisses. Cette augmentation était attendue et se prolongera. La moitié des loyers augmenteront de 3% à 8% à partir d'octobre, ce qui accentuera les pressions inflationnistes", a ainsi expliqué Arthur Jurus, responsable des investissements pour Oddo BHF (Suisse).
Sur deux ans, le rythme annualisé des prix reste toujours élevé à 2,4%, ce qui soutient le maintien du taux directeur de la BNS à 1,75%, a rappelé Arthur Jurus dans un commentaire. L'institut d'émission avait en effet conservé son taux directeur à ce niveau lors de sa réunion en septembre.
La pression inflationniste devrait s'accroître au cours des prochains mois, notamment en raison de la hausse des loyers et des prix de l'électricité, avait également averti le président de la BNS, Thomas Jordan. "La bataille contre l'inflation n'est pas encore gagnée", avait-il insisté.
Alors que la banque centrale suisse vise une inflation entre 0% et 2%, cette dernière devrait ressortir à 2,2% cette année et la suivante. Ce n'est qu'en 2025 qu'elle devrait revenir dans la fourchette cible avec un taux anticipé à 1,9%.
ats/ther
Associations caritatives débordées
Face à la hausse des prix, notamment des loyers ou encore de l'alimentation, de plus en plus de Suisses et de Suissesses ont de la peine à joindre les deux bouts.
Alors que la précarité bondit, les associations caritatives sont débordées.