La plupart des produits alimentaires sont touchés par l'inflation, et le sucre tout particulièrement. Une tonne s'échange à plus de 700 francs sur le marché mondial, alors qu'elle en valait moins de 300 avant la pandémie.
Cette envolée des prix est notamment due aux imprévus climatiques, en particulier une sécheresse en Inde et des inondations au Brésil, deux des plus gros producteurs de sucre au monde.
À cela s'ajoute la hausse des coûts de l'énergie. Selon Timothée Masson, spécialiste des marchés à la Confédération générale des planteurs de betterave, le prix du raffinage - c'est-à-dire importer du sucre de canne et le transformer en sucre blanc - a augmenté de 50% depuis le début de la guerre en Ukraine.
Pertes à peine compensées
En Suisse, plus de la moitié du sucre consommé provient de l'étranger. Mais l'autre moitié, produite dans le pays, a également vu ses prix s'envoler, car ils sont indexés sur ceux du marché mondial. Pour les betteraviers suisses, il s'agit toutefois d'un effet de rattrapage important, souligne Timothée Masson: "Les années où les prix sont bas, ils produisent à perte. Donc les années fastes, ils doivent être bien payés. C'est ce qui se passe actuellement."
Mais pour les producteurs locaux, cette embellie compense à peine les pertes des dernières années, lors desquelles ils ont été confrontés à des parasites sur leurs récoltes et à la hausse des prix de l'énergie. Les artisans - boulangers, pâtissiers ou confiseurs - peinent quant à eux à maintenir leurs marges. Et du côté des consommateurs, ces prix élevés continuent de peser lourd sur les budgets alimentaires.
Virginie Langerock/jop