Choucroute du FC Sion, papet du LS, Gala Max pour le mouvement junior de Xamax, brunch du FC Bulle... Impossible de citer tous les repas de soutien, beaucoup trop nombreux dans la région. Certains clubs en organisent même plusieurs. Ils font partie de notre culture romande.
Pour un club de foot, organiser un repas de soutien représente un travail fou, un investissement et un risque financier. Ces événements représentent surtout une marque. Leur rôle premier est évidemment de dégager un bénéfice, mais ils sont aussi bien davantage qu'une manne financière: ils font partie de la stratégie de communication des clubs, de leur image, surtout par rapport à leurs partenaires et leurs sponsors. Ils sont aussi l'occasion de tisser des liens avec la communauté qui les soutient.
Autant de bénéfices qu'un gros sponsor
Ces galas rapportent des sommes diverses en fonction de leur popularité. Celui du FC Sion est au-dessus de la mêlée, avec plus de 7000 personnes qui viennent de toute la Suisse romande. Et les places peuvent être chères: 250 à 390 francs, et jusqu'à 1100 francs pour la zone VIP.
Les autres repas de soutien majeurs en Romandie, à Lausanne, Neuchâtel et Bulle, drainent 1000 à 1500 personnes chaque année. Et leurs bénéfices sont importants, aux alentours de 100'000 francs. C'est ce que rapporte un gros sponsor, voire un très gros sponsor, selon la taille du club de football.
Une myriade de plus petites structures organisent des repas plus restreints, avec quelques centaines de personnes. Elles peuvent espérer gagner 10'000 à 15'000 francs, voire plus, ce qui représente beaucoup pour leur budget. Ces revenus aident à payer les salaires des entraîneurs, les déplacements des équipes ou encore leur matériel.
Moment de réseautage pour les entreprises
Les grands repas de soutien ont souvent été portés par un président-entrepreneur à leur tête, Christian Constantin à Sion ou Gilbert Facchinetti à Neuchâtel par exemple. Ce n'est sans doute pas un hasard: ce sont en effet les PME, les entrepreneurs romands qui achètent les trois-quarts des places. Ils profitent de l'occasion pour inviter leurs clients et leurs employés. C'est un moment de réseautage, une occasion de faire des affaires dans un cadre moins formel.
La majorité de ces repas se déroulent le vendredi à midi pour ces raisons. On risque le fiasco en changeant l'horaire, le concept ou encore le prix, avec la possibilité de perdre des entreprises ou des fonctionnaires, voire même l'identité de l'événement.
Une fragile alchimie
Attirer autant de personnes pour soutenir une cause est donc un art. Certains organisateurs misent sur la nourriture, d'autres sur l'animation. Tous recherchent la convivialité. Et tout n'est pas permis non plus: une nouvelle loi restreint par exemple les mises des tombolas, ce qui diminue les gains de ces repas de soutien.
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La réussite de l'événement tient de la fragile alchimie... Une alchimie fortement représentative de notre manière bien à nous de faire des affaires, autour d'une table.
Sujet radio: Dominique Choffat
Adaptation web: Vincent Cherpillod