Le phénomène de la boule au ventre du dimanche soir toucherait une personne sur deux. Selon une étude de l’Université d’Exeter parue en mars 2023, cette angoisse dominicale aurait trois causes principales.
Ainsi, vous augmentez les risques si vous avez l’habitude de consulter vos mails professionnels durant le week-end, si vous avez laissé des tâches inachevées en partant du travail le vendredi, et si vous avez de hautes exigences envers vous-mêmes.
Trouver l’équilibre entre plaisir et devoir
Les attentes que l’on place dans son week-end jouent aussi un rôle. La psychologue du travail Fabienne Brugger constate ainsi qu’il y a "une sorte d’injonction à faire des choses formidables, à s’amuser, c’est la perspective qui est alléchante. Mais, une fois qu’on y est, on peut avoir des sentiments beaucoup plus mitigés, surtout à la fin du dimanche, quand on fait le bilan de ce qui s’est passé. Plus on projette les choses, plus la probabilité est importante que le résultat ne soit pas à la hauteur."
Il est donc fréquent de ressentir de la déception, voire de la culpabilité, soit parce que l’on a effectué des tâches domestiques sans profiter de son temps libre, soit au contraire parce que l’on a pris du plaisir aux dépens de tâches plus rébarbatives, mais nécessaires.
Face à soi-même
Le dimanche est également propice aux montées d’angoisse du fait de son atmosphère particulière, héritée de l’enfance. Faire ses devoirs, préparer ses affaires, se coucher tôt alors que l’émission du dimanche soir commence au salon… ces "mini-traumatismes" nous auraient conditionnés à éprouver une certaine tristesse le dimanche soir.
Enfin, le dimanche présente un rythme différent. Tout ralentit, au point que l’on se retrouve souvent face à soi-même, ce qui génère des questionnements de fond. Selon Fabienne Brugger, c’est peut-être le signe que le travail que nous occupons ne nous correspond plus.
Se réjouir du lundi
L’étude anglaise donne plusieurs conseils pour se prémunir de ce blues du dimanche soir. Par exemple, il est utile de planifier des activités en amont afin de ne pas avoir trop de temps libre pour réfléchir. En outre, si vraiment vous en avez besoin pour vous sentir mieux, travaillez un peu, cela peut vous donner un meilleur sentiment de contrôle.
Les experts prodiguent également des recommandations aux chefs, qui gagneraient à ne pas envoyer de mails le week-end ou ne pas agender les revues d’objectifs le lundi matin, ce afin que leurs collègues se réjouissent de reprendre le travail.
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Sujet radio: Cléa Favre
Adaptation web: Simon Faraud