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Le responsable du marché suisse chez Axpo "raisonnablement positif" pour l'approvisionnement en électricité

L'invité de La Matinale (vidéo) - Laurent Nanzer, responsable du marché suisse chez Axpo
L'invité de La Matinale (vidéo) - Laurent Nanzer, responsable du marché suisse chez Axpo / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 12 min. / le 19 octobre 2023
Doit-on craindre de nouvelles tensions sur le marché de l'électricité l'hiver qui vient? Interrogé à ce sujet jeudi dans La Matinale de la RTS, Laurent Nanzer, le responsable du marché suisse chez Axpo, le plus grand producteur du pays, estime que l'approvisionnement sera moins délicat que l'année passée.

Il y a un an, alors que les prix de l’énergie s’envolaient, le Conseil fédéral a dû soutenir le groupe Axpo, qui traversait une crise de liquidités. Mais l'énergéticien a bouclé la première moitié de cette année sur des résultats exceptionnels, dopés par l’accalmie sur les marchés, sans même avoir touché aux garanties de la Confédération.

"Il y a quelques années, nous vendions notre production à perte. Quand nous faisions des pertes, nous ne pouvions que difficilement investir. Dégager des marges permet d'investir, par exemple dans les nouvelles énergies renouvelables", explique Laurent Nanzer.

Il ajoute que 70% des investissements sont faits en Suisse, quand bien même le groupe est également actif à l'international. "Cela bénéficie aussi à la sécurité de l'approvisionnement en Suisse", souligne-t-il.

A priori pas de risque de pénurie

L’hiver 2023-2024 s’annonce d'ailleurs moins tendu sur ce front-là que lors de la précédente saison froide. "Je suis raisonnablement positif", déclare Laurent Nanzer.

"L'année passée, on était en situation de pénurie, avec des barrages qui n'avaient pas pu se remplir suffisamment, des réserves de gaz qui étaient très basses, [le gazoduc] Nord Stream ayant été détruit, et un parc nucléaire [français] majoritairement à l'arrêt. On n'est pas dans cette situation là cette année. […] A moins d'avoir un hiver extrêmement rigoureux, ça devrait passer", développe-t-il.

L'été indien des derniers jours est par ailleurs "relativement anecdotique" pour l'hydroélectrique, précise-t-il, car le remplissage des barrages se fait sur l'année entière. Il souligne toutefois ne pas vouloir trop s'avancer dans ses prédictions, car tout peut encore se passer.

Des prix qui pourraient baisser

Malgré les perspectives relativement optimistes, les prix continuent pourtant à grimper pour les ménages. L’autorité fédérale de régulation de l'électricité, l'Elcom, chiffre cette hausse à 18% en moyenne l’an prochain. Selon Laurent Nanzer, la situation devrait toutefois devenir plus favorable à l'avenir.

>> Lire à ce sujet : La facture d'électricité gonflera en moyenne de 18% en 2024

"Les prix sont dépendants de nombreux facteurs", rappelle-t-il. En 2022, la guerre en Ukraine, qui a perturbé la livraison de gaz, l'arrêt des centrales nucléaires françaises ou encore le faible niveau de l'eau pour les barrages ont contribué à faire grimper les tarifs, insiste le cadre d'Axpo.

Aujourd'hui, la donne a changé: "Les barrages sont bien remplis. Il semblerait qu'en France, la production nucléaire soit bonne. On est beaucoup plus serein. Cela devrait amener à des prix en baisse", soutient Laurent Nanzer.

>> Lire également : "On devrait constater une baisse progressive du prix de l'électricité"

"Pas de boule de cristal"

A l'entendre, il faudra toutefois attendre quelque temps avant que les ménages constatent une baisse sur leur facture d'électricité, car les entreprises du secteur planifient leurs tarifs sur plusieurs années, afin de lisser les prix.

Laurent Nanzer avertit encore une fois qu'il n'a pas de "boule de cristal". L'avenir est difficilement prévisible. Il évoque à titre d'exemple le conflit au Moyen-Orient, qui, s'il s'étend, va faire prendre l'ascenseur aux prix des hydrocarbures.

Propos recueillis par Pietro Bugnon
Adaptation web: ami

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