La majorité des employés touchés (3855) sont rétribués à l'heure et ont un faible taux d'occupation, compris entre trois et huit heures par semaine, précise la Poste. Les 72 personnes restantes sont occupées à plein temps. En tout, les suppressions correspondent à 422 équivalents temps plein (ETP).
L'entreprise, spécialisée dans le marketing et la distribution d'envois non adressés, a pris cette décision en raison du recul de la publicité physique et du nombre de journaux gratuits. Au cours de la dernière décennie, DMC a enregistré une diminution d'un tiers des volumes d'envois, précise la Poste.
Selon le géant jaune, la moitié de ce recul est dû à l'augmentation du nombre d'autocollants "Non merci - pas de publicité" apposés sur les boîtes aux lettres. L'entreprise évoque également la perte de plusieurs contrats importants ces deux dernières années et la hausse générale des coûts.
"Ces dernières années, nous avons multiplié les efforts pour gagner en efficience, par exemple en réduisant le nombre de jours de distribution et en regroupant des sites, mais cela ne pouvait empêcher nos activités de distribution d’être déficitaires à long terme, car nous ne pouvons pas écourter nos tournées", explique Daniel Truttmann, CEO de DMC, cité dans le communiqué. DMC entend confier ses activités de distribution à la Poste à compter du 1er juin 2024.
Plan social exigé
L'entreprise réfléchit à un programme complet de mesures d'atténuation pour les personnes concernées. Elles pourront prendre la forme d'un soutien financier ou d'une aide à la recherche d'emploi, est-il précisé. Daniel Truttmann assure qu'ils vont "tout mettre en oeuvre" pour apporter aux personnes concernées "un maximum de soutien". La procédure de consultation avec les employés, qui a débuté mercredi, durera jusqu'au 13 novembre.
Etant donné que DMC appartient entièrement à la Poste, cette dernière doit assumer pleinement sa grande responsabilité sociale envers les collaborateurs, ceci d'autant plus que le nombre de personnes potentiellement touchées est très élevé, estime le syndicat Syndicom dans un communiqué.
Et de demander que la Poste propose à toutes les personnes concernées une offre d'emploi au sein du groupe. Un plan social avec des indemnités de départ substantielles doit en outre être mis en place pour ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas accepter une telle offre.
Le syndicat transfair partage ces exigences. Il souhaite en outre une prolongation de la procédure de consultation, relevant d'une part l'ampleur du licenciement, d'autre part le fait que les dernières séances d'informations sont prévues vers la fin de la période annoncée. Cela ne laisse pas suffisamment de temps au personnel.
Licenciements déjà en 2022
La Poste avait repris Direct Mail Company en 2012. Depuis 1996, elle détenait déjà 50% du capital de l'entreprise. En 2021, la Poste avait procédé à des remaniements au sein de ses filiales de distribution pour des raisons économiques. A l'époque, elle avait intégré Epsilon SA, sise à Genève, à Presto Presse-Vertriebs AG et à Direct Mail Company AG.
L'année dernière, DMC avait déjà supprimé 20,5 postes dans la région biennoise. La mesure concernait au total 155 collaborateurs, dont 133 chargés de distribuer la publicité avec un faible taux d'occupation. L'entreprise avait pris cette décision après avoir perdu la distribution de l'hebdomadaire gratuit Biel/Bienne, qui paraît désormais dans le tirage augmenté du Journal du Jura et du Bieler Tagblatt.
ats/jfe
Environ 60 personnes à Fribourg, près de 150 au Grand-Lancy (GE) et pas loin de 200 à Bussigny, près de Lausanne, pourraient perdre leur emploi, a indiqué jeudi le secrétaire central du syndicat transfair dans le quotidien La Liberté.
Le plus souvent, il s'agit d'employés en situation précaire, qui comptent sur cette activité annexe pour ne pas basculer dans la pauvreté. Le 19h30 de la RTS en a rencontré deux, qui ont accepté de témoigner anonymement.