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L'incompétence des économistes en matière de climat dénoncée par l'ONG Finance Watch

Les économistes sous-estiment complètement les répercussions du dérèglement climatique dans leurs prévisions. [APA - Barbara Gindl]
Le changement climatique n'est pas assez pris en compte dans les prévisions financières / La Matinale / 1 min. / le 1 novembre 2023
Les économistes sous-estiment complètement les répercussions du dérèglement climatique dans leurs prévisions. Conséquence: leur travail pousse à l'inaction celles et ceux qui ont un pouvoir de décision. C'est en tout cas la conclusion d'un rapport publié mardi par l'ONG Finance Watch, qui cherche à mettre la finance au service de la société.

Cette ONG parle d'un grave décalage: des raisonnements économiques erronés, un manque de considérations pour la recherche scientifique sur le climat... Dans son rapport, Finance Watch n'y va pas avec le dos de la cuillère. A ses yeux, nous nous dirigeons vers un monde en surchauffe. Un bouleversement économique semble donc inévitable.

Et pourtant, les prévisions économiques, elles, dépeignent un tableau très indulgent de la situation, affirme Thierry Philipponnat, chef économiste de Finance Watch.

Catastrophisme climatique et irréalisme économique

"Les climatologues nous disent qu'un monde à +3 degrés est au-delà du catastrophique. Les économistes, eux, quantifient l'impact d'un monde à +3 degrés sur le PIB avec une baisse de 7 à 14%, parfois un petit peu plus, mais à des niveaux pas catastrophiques, même s'ils ne sont pas plaisants", a expliqué Thierry Philipponnat mercredi dans La Matinale de la RTS.

Le glacier du Rhône, vu d'avion, le vendredi 6 octobre 2023. [Keystone - Peter Klaunzer]
Le glacier du Rhône, vu d'avion, le vendredi 6 octobre 2023. [Keystone - Peter Klaunzer]

Selon l'expert, pour affiner les prévisions, il faut utiliser des modélisations qui intègrent les recherches sur le climat. Autre changement nécessaire: changer d'horizon temporel, avec des prévisions sur plus de 30 ans. Ainsi, les données pourraient faire bouger les choses.

"Si l'on parle à un décideur, qui fait forcément une analyse coût-bénéfice, et qu'on lui montre que le coût de l'inaction est très important, on a peut-être une chance que nos décideurs prennent enfin le taureau par les cornes, investissent et prennent les mesures nécessaires contre le réchauffement climatique", défend-il.

Il reste cependant un bémol: d'autres économistes soulignent que l'ampleur du dérèglement climatique est emprunte d'incertitudes, ce qui rend son intégration dans les prévisions très délicate.

Sujet radio: Cléa Favre
Adaptation web: Julien Furrer

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