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L'illusion du billet aller-retour Genève-New York à moins de 500 francs?

Un homme attend son vol au départ de l'aéroport de Zurich. [Keystone - Ennio Leanza]
Les prix des vols low-cost résistent à l'inflation / La Matinale / 1 min. / le 3 novembre 2023
Un aller-retour Genève-New-York à moins de 500 francs, c'est la dernière campagne publicitaire de Swiss, qui brade ses vols vers l'Amérique du Nord. En dépit de l'inflation, certaines compagnies aériennes cassent les prix. Mais comment font-elles pour offrir de tels tarifs?

L'affiche est belle, le voyage est attirant et le prix sans doute imbattable: la compagnie aérienne Swiss propose un aller-retour Genève-New-York à partir de 420 francs. D'autres aviateurs low-cost continuent aussi de proposer des prix très bas au départ de la Suisse: 25 francs pour Londres ou 38 francs pour la Sicile.

Ces prix pourraient laisser croire que les compagnies aériennes ne sont pas touchées par l'inflation. Pourtant le prix du kérosène monte, le personnel de cabine a été augmenté et le prix des pièces détachées a pris l'ascenseur.

Avec son offre, Swiss propose un tarif en classe économique trois fois moins cher qu'avant la pandémie de Covid-19. "C'est aberrant", estime Stéphane Jayet, vice-président de la Fédération suisse du voyage, dans La Matinale, précisant que les tarifs des compagnies sont très "évolutifs".

Selon lui, la campagne de Swiss est utilisée comme un élément marketing pour sensibiliser les gens. "On leur dit: 'Pourquoi ne pas voyager avec nous vers les Etats-Unis'. Les gens vont peut-être voyager une fois avec eux, mais les prix ne seront plus aussi bas, ça sera peut-être 1200 ou 1800 francs. Donc c'est plus pour motiver ou susciter un éventuel intérêt d'aller vers une destination desservie par Swiss."

Opacité des prix

Mais quelle est la recette pour pratiquer des tarifs aussi bas sans hypothéquer l'avenir des compagnies aériennes? Il est difficile d'analyser la stratégie en raison d'une certaine opacité dans le secteur aérien. Pour maintenir des prix bas, les compagnies aériennes communiquent assez peu leur politique tarifaire, comme le confirme Pascal Perri, économiste et spécialiste des politiques de prix.

"Par exemple, on sait qu'un Boeing 737 peut voyager avec environ 190 personnes à bord, et on aimerait savoir le prix moyen. Sur une cabine complète, il n'y a certainement pas une offre généralisée à bas prix. C'est un prix d'appel", explique-t-il.

Seule une poignée de sièges sont donc concernés par ces prix très bas. Selon Pascal Perri, les prix des billets restent globalement plus élevés qu'avant la pandémie, en particulier pour les vols longs-courriers.

cr/jfe

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