Les éditeurs de jeux vidéos abandonnent le format physique, ébranlant les revendeurs traditionnels
Les plus gros titres de jeux vidéo de cette année, comme Alan Wake, ne sont pas sortis en format physique, mais uniquement en téléchargement. Une dématérialisation qui inquiète toujours plus.
"C'est un revenu qui disparaît de notre bilan de fin d'année. Il y a des clients qui viennent nous demander des jeux qui ne sortent pas en format physique, qui ne sont disponibles qu'en téléchargement. Mais ces clients les veulent en physique, à juste titre, parce qu'ils veulent posséder ce qu'ils achètent", explique Filippo Franzone, directeur du magasin Log on Games, dans le 12h45.
Le marché de l'occasion menacé
Cette évolution menace aussi tout le marché de l’occasion. "La deuxième main représente aujourd'hui un quart de notre chiffre d’affaires", précise Filippo Franzone.
La disparition des formats physiques n'est également pas sans conséquences pour les bibliothèques de prêt. "D'année en année, il y aura moins d'offres physiques et cela va effectivement durement impacter l'offre des bibliothèques", constate Yan Buchs, directeur de la bibliothèque municipale de Vevey.
"Une partie du public est très déçue de ne pas avoir à disposition ces grosses sorties. Dépenser 70 à 80 francs pour un jeu, c'est quand même un budget, et l'objectif de la bibliothèque est d'offrir le jeu vidéo à toutes les bourses."
Un problème pour les musées
La disparition des sorties physiques complique également les possibilités de conservation dans les musées. "Pour nous, c'est évidemment un enjeu, parce que ce qu'on a l'habitude de conserver, ce sont des objets physiques", observe Selim Krichane, directeur du Musée suisse du jeu.
"Et là, on se retrouve dans une situation où ces objets n'existent plus. Ils sont distribués par millions d'exemplaires, mais de manière totalement dématérialisée. Ils arrivent directement sur les consoles des utilisateurs et utilisatrices. Et donc en termes de conservation, cela pose des difficultés."
Didier Bonvin/asch