Le secteur de la pré-natalité se porte à merveille en Suisse. En matière d'articles de puériculture, le géant français Orchestra est le leader du marché. Avec 2300 mètres carrés, le magasin de la chaîne situé à Conthey (VS) est le plus grand du pays. On peut notamment y créer des listes de naissance, avec tout type d’articles: tapis d'éveil, table à langer, poussette, baignoire, babyphone…
"Nous devons pouvoir garder les futurs parents avec nous jusqu'à ce que l'enfant ait 10-12 ans dans l'idéal. Ainsi, à la clôture d'une liste de naissance, nous offrons 10% du montant total des achats", explique Sabine Bournisien, directrice d'Orchestra Switzerland, lundi dans l'émission basik. Au total, 38'000 produits sont vendus actuellement chez Orchestra.
Joana et Ladislas Valet, un jeune couple rencontré à Conthey par le magazine économique de la RTS, estime avoir dépensé entre 4000 et 5000 francs avant même l'arrivée de leur premier enfant. Parmi les articles dont le prix peut monter très haut figurent notamment les poussettes. Dans les rayons, une poussette portant le nom de la marque automobile de luxe Aston Martin est proposée à 5000 francs.
Publicité à travers les influenceuses
Selona est une influenceuse romande qui a accouché il y a quatre mois. Elle collabore avec des marques et poste sur les réseaux sociaux des essais d'articles de naissance, agrémentés de photos et de vidéos de sa fille.
"L'annonce de ma grossesse a été un méga-boum. J'en ai pleuré d'émotion avec les messages de mes abonnés qui me félicitaient, alors que pour certains, je ne les connais même pas! Même eux me disaient: "C'est trop émouvant ce que tu as partagé!"", raconte-t-elle, en précisant qu'elle "n'accepte les collaborations que quand cela [lui] ressemble".
Avec 10'000 abonnés, l'influenceuse cartonne auprès des mamans basées en Suisse. Certains de ses partenariats lui permettent de ne pas payer les articles qu'elle promeut sur la toile.
Des dépenses bien après la naissance
Josette Dussex tient, elle, un petit magasin à Sion depuis 25 ans. Elle est nostalgique du passé.
En proposant des produits locaux, elle prône une consommation mesurée et responsable. "C'est important d'avoir une bonne poussette, d'avoir une bonne chaise, mais il y a beaucoup d'autres choses qui ne sont que des gadgets et qui ne servent à rien du tout", estime-t-elle.
Cet appel à limiter les dépenses semble d'autant plus judicieux que celles-ci ne s'arrêtent pas après la naissance d'un enfant. Selon le Département de la jeunesse et de l'orientation du canton de Zurich, il fallait débourser en 2021 plus de 15'000 francs pour la première année de vie d'un bébé, soit plus de 1300 francs par mois.
Quentin Bohlen