Modifié

L'intégration de Credit Suisse pèse sur les résultats d'UBS au 3e trimestre

UBS perd plus de 700 millions de francs lors du dernier trimestre. Des économies sont prévues pour l’an prochain
UBS perd plus de 700 millions de francs lors du dernier trimestre. Des économies sont prévues pour l’an prochain / 19h30 / 1 min. / le 7 novembre 2023
UBS a subi au troisième trimestre une perte nette de 785 millions de dollars, en raison essentiellement des coûts d'intégration de Credit Suisse. Ces résultats comprennent pour la première fois la performance de son ex-concurrente malheureuse, en voie d'intégration, sur l'ensemble du partiel et ne permettent pas vraiment une comparaison annuelle.

Au troisième trimestre 2022, la banque aux trois clés avait inscrit un bénéfice net de 1,7 milliard de dollars, mais ce partiel ne comprenait que la seule performance d'UBS.

Le bénéfice de base avant impôts pour l'ensemble de la nouvelle entité, excluant les effets liés à l'intégration de Credit Suisse, s'est par contre établi à 844 millions de dollars (758 millions de francs) entre juillet et fin septembre, a annoncé mardi l'établissement zurichois dans un communiqué.

La perte nette est supérieure aux prévisions des analystes consultés par l'agence AWP et qui tablaient en moyenne sur un résultat net négatif de 430 millions.

>> L'analyse de Nicolas Rossé dans le 19h30 :

L'analyse de Nicolas Rossé sur les restructurations à venir d'UBS lors de l'année 2024
L'analyse de Nicolas Rossé sur les restructurations à venir d'UBS lors de l'année 2024 / 19h30 / 58 sec. / le 7 novembre 2023

Intégration de Credit Suisse

"Nous poursuivons rapidement l'intégration de Credit Suisse et avons pu être, pour la première fois depuis la reprise, bénéficiaires sur une base comparable et sur l'ensemble d'un trimestre", s'est félicité le directeur général d'UBS, Sergio Ermotti, cité dans le document.

Selon le patron tessinois, l'établissement a profité de la "confiance continue de la clientèle", engrangeant des afflux nets d'argent nouveau de 22 milliards de dollars dans l'activité de gestion de fortune, le coeur de métier de l'établissement, après 16 milliards au trimestre précédent. Dans cette activité avec la clientèle fortunée, l'entité Credit Suisse a enregistré des apports de liquidités de 3 milliards, après de très lourds reflux de 39,2 milliards au deuxième partiel.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe a indiqué avoir réalisé des économies brutes de 3 milliards liées à l'intégration de Credit Suisse et table sur d'autres réduction des coûts d'ici fin 2023. Les charges liées à l'intégration se sont quant à eux élevés à 2 milliards.

Déjà 13'000 postes supprimés

La banque a également progressé dans la vente des actifs ne faisant pas partie de son coeur de métier et placés dans une unité de défaisance, dégageant 1 milliard de fonds propres durs (CET1) et réduisant les actifs à risques (RWA) de 6,4 milliards de dollars. Cet héritage toxique s'élève encore à 30 milliards et devrait être réduit de moitié d'ici 2026

Comparé à fin 2022, les effectifs combinés du géant bancaire ont reculé de 13'000 postes à 115'900 équivalents temps plein fin septembre. Sergio Ermotti avait indiqué fin août que la banque allait supprimer 3000 postes en Suisse dans les deux prochaines années. Au niveau mondial, les spéculations évoquent 35'000 postes élagués.

La direction table sur une réduction des coûts de 10 milliards de dollars d'ici fin 2026, comparé à l'année dernière. Les autres objectifs financiers ont également été confirmés.

L'intégration de Credit Suisse, reprise mi-mars sous l'égide de la Confédération alors qu'elle se trouvait au bord de la faillite, doit se poursuivre en 2024 avec la fusion juridique des différentes filiales et le début de la migration des clients vers UBS dans les activités de base. La marque Credit Suisse sera maintenue jusqu'à finalisation du passage des clients chez UBS, agendé pour 2025.

ats/kkub

Publié Modifié