Beaucoup d’entre nous attendent le plus souvent que la hausse de salaire arrive toute seule. Une stratégie qui implique que nos supérieurs hiérarchiques reconnaissent la valeur de notre travail et la récompensent, ou alors que les négociations entre patronat et syndicats débouchent sur des revalorisations salariales généralisées.
Or, environ 60% des actifs en Suisse ne sont pas couverts par une convention collective de travail (CCT) et ne peuvent donc pas bénéficier du fruit de ces négociations.
Le meilleur moyen d’obtenir une augmentation de salaire est donc d’oser la demander, ce qui requiert une bonne préparation.
Un travail d’enquête préalable
De manière générale, l’agressivité ou le chantage sont à proscrire, surtout si l’on souhaite poursuivre une relation de travail saine avec son employeur. Selon Adrian Aeschbacher, facilitateur de négociations, il faut aussi éviter le bluff, sauf si on est prêt à quitter l’entreprise.
Il convient également de mener une enquête auprès de ses collègues. Demandez-leur combien ils ou elles gagnent et quelles augmentations ils ont obtenues par le passé afin d’estimer combien vous pouvez espérer. Vous pouvez même postuler ailleurs pour savoir combien vous valez sur le marché du travail. Ces démarches vous permettront d’avoir un objectif clair.
Adrian Aeschbacher ajoute que, si ces approches n’aboutissent pas, il est préférable de ne pas articuler de chiffre en premier: "J’attendrais de voir venir. Et le maître-mot serait de parler le moins possible et d’écouter. Plus l’autre personne va parler, plus vous aurez d’informations pour argumenter."
Le pouvoir du silence
L’entretien avec votre supérieur ne s’improvise pas. Il convient de le prévenir du thème en amont afin d’éviter tout effet de surprise qui, selon les spécialistes, est inutile. Votre responsable ne serait en effet pas préparé et pourrait soit refuser immédiatement, soit reporter la décision à une date ultérieure.
Lors de l’entretien, vous pouvez vous reposer sur le pouvoir du silence, astuce que préconise l’expert en rhétorique Thomas Skipwith. Selon lui, une phrase suffit pour amorcer la discussion: "Je souhaite une augmentation de salaire, qu’en pensez-vous?"
Cela va obliger votre interlocuteur à se justifier, vous laissant la possibilité de rebondir au moyen d’arguments que vous aurez préparés en prévision de l’entrevue. Par exemple, vous pouvez mettre en avant vos performances de l’année, de préférence chiffrées, ou l’acquisition de nouvelles compétences.
Et si, malgré tous vos efforts, la réponse reste négative, n’hésitez pas à demander autre chose, comme une prime ou des congés supplémentaires.
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Sujet radio: Cléa Favre
Adaptation web: Simon Faraud