Par rapport au mois d'octobre, l'indice des prix à la consommation (IPC) s'est replié de 0,2% pour s'inscrire à 106,2 points, précise le communiqué de l'OFS. Cette contraction mensuelle est notamment liée à la diminution des prix dans les hôtels et les voyages à forfait internationaux.
Les économistes interrogés par l'agence AWP anticipaient pour le mois de novembre un taux d'inflation compris entre 1,5% et 2,1% en glissement annuel.
Selon Arthur Jurus, responsable du service "investissement monde" de la banque privée Oddo BHF à Genève, le fléchissement actuel est principalement lié à une baisse moyenne de 1,1% des prix des produits importés, explique-t-il lundi dans le 12h30 de la RTS: "La composante majeure qui permet d'avoir une inflation relativement basse de 1,4%, ce sont les produits pétroliers qui ont baissé de 4% en novembre". Selon son analyse, "c'est un premier signe d'amélioration".
La hausse des loyers pourrait jouer les trouble-fête
En revanche, selon Arthur Jurus, "le point le plus important et le plus négatif, ce sont les loyers, avec un risque de nouvelles pressions à la hausse pour ces prochains mois, (...) et ils représentent quasiment le 20% de nos dépenses".
Car l'indice des loyers a pour sa part augmenté de 1,1% par rapport au trimestre précédent pour s'établir à 105,3 points (décembre 2020 = 100). Il a augmenté de 2,2% par rapport au même trimestre de l'année précédente. "La hausse des loyers en novembre était la principale contributrice à l'inflation", fait remarquer Arthur Jurus.
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Malgré la décélération de l'inflation en novembre, nombre de produits ont enregistré des hausses plus importantes que la moyenne.
Les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées se sont enrobés de 3,2% sur un an, tout comme la catégorie logement et énergie.
Sur l'année, les prix restent en hausse
Les habits et les chaussures ont pris 1,7%. Même si les restaurants et hôtels ont vu leurs prix diminuer par rapport à octobre, il faut payer davantage (+2,7%) qu'en novembre 2022.
A 1,4% en novembre, l'inflation se situe dans l'objectif défini par la Banque nationale suisse, soit entre 0% et 2%, et qu'elle assimile à la stabilité des prix. Mais les coûts pourraient encore remonter, notamment en raison des loyers qui ont commencé à augmenter.
Selon Oddo BHF, la progression des loyers devrait s'accélérer en décembre, suite à la hausse du taux de référence d'intérêt hypothécaire de juin, et se prolonger au 1er trimestre 2024, après le nouveau relèvement de ce taux vendredi dernier.
"Malgré la tendance désinflationniste en cours, l'inflation suisse pourrait donc rapidement reconverger vers les 2%", avertit Arthur Jurus.
miro avec ats