Après cinq hausses de taux décidées à partir de juin 2022, la BNS avait opté fin septembre pour un premier statu quo monétaire, estimant alors être parvenue à contrer "la pression inflationniste persistante" en Suisse.
Depuis l'été, les prix à la consommation ont en effet marqué un net repli, passant de 1,7% en juin sur un an à 1,4% au dernier pointage en novembre. L'inflation s'inscrit ainsi dans l'objectif de 0% à 2% recherché par l'institut d'émission helvétique et qu'il assimile à la stabilité des prix.
Malgré ce relâchement sur le front des prix, il y a lieu de s'attendre à ce que l'inflation s'accentue à nouveau quelque peu dans les prochains mois. "On a toujours des risques que l’inflation augmente à nouveau. Peut-être que l’énergie peut à nouveau devenir plus chère mais en tout cas, la nouvelle prévision d’inflation est en dessous de 2% et c’est vraiment quelque chose de très positif", commente jeudi dans Forum Thomas Jordan, président de la Banque nationale suisse.
La BNS continuera donc d'observer attentivement la situation et adaptera si nécessaire sa politique monétaire afin que l'inflation à moyen terme reste dans la plage de stabilité des prix.
Fed et BCE maintiennent le statu quo
Cette annonce intervient alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé mercredi de maintenir le statu quo monétaire à l'issue de sa dernière réunion de l'année.
Revenant sur la croissance mondiale, le président Thomas Jordan a rappelé que "la croissance de l'économie des Etats-Unis a été solide (et) celle des pays européens est demeurée faible".
"Dans la plupart des pays, l'inflation a nettement reculé ces derniers mois", mais "l'inflation demeurant supérieure aux objectifs fixés, les politiques monétaires devraient, dans un premier temps, rester restrictives dans de nombreux pays", a poursuivi le patron de la BNS, selon le texte de son discours. Selon ce dernier, "la pression inflationniste devrait encore s'atténuer".
La Banque centrale européenne (BCE) a, elle aussi, choisi jeudi de maintenir ses taux directeurs à leur niveau actuel, mais a repoussé les anticipations d'une baisse imminente de ses taux d'intérêt, réaffirmant que les coûts d'emprunt resteraient à des niveaux record malgré l'abaissement des prévisions d'inflation.
Le taux de dépôt de la BCE reste fixé à 4,0%, son plus haut niveau depuis la création de l'euro en 1999, après dix relèvements depuis juillet 2022.
"Nous n'avons pas discuté de baisses des taux. Pas de discussions, pas de débat sur cette question", a déclaré la présidente de l'institution, Christine Lagarde, lors de la traditionnelle conférence de presse suivant la réunion du Conseil des gouverneurs.
agences/ther/furr
Wall Street en hausse
La Bourse de New York évoluait en hausse jeudi, portée par la modération des banques centrales qui ont prolongé leurs pauses sur les hausses de taux d'intérêt.
Vers 15H55, l'indice Dow Jones avançait de 0,23%, le Nasdaq progressait de 0,61%, le S&P 500 gagnait 0,48.
La veille, le Dow Jones a atteint un record historique grimpant au-dessus des 37'000 points pour la première fois de son histoire, à 37'090,24 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, avait gagné 1,29% à 14'720,66 points et le S&P 500 avait grimpé de 1,37% à 4707,09 points.