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Le vendeur de véhicules électriques Tesla s'est fait devancer par le chinois BYD

Les voitures électriques chinoises inondent le marché mondial et veulent conquérir l’Europe avec des prix inférieurs à la concurrence
Les voitures électriques chinoises inondent le marché mondial et veulent conquérir l’Europe avec des prix inférieurs à la concurrence / 19h30 / 1 min. / le 4 janvier 2024
Le fabricant chinois de voitures électriques BYD a ravi à l'américain Tesla le titre de plus gros vendeur mondial de véhicules de ce type au quatrième trimestre 2023, signe du dynamisme des constructeurs chinois sur ce créneau. Il attire avec des prix inférieurs à son concurrent américain.

BYD a écoulé plus de 526'000 véhicules au quatrième trimestre 2023, contre 485'000 pour son concurrent Tesla. Mais le géant américain reste cependant le plus gros vendeur sur l'ensemble de l'année.

Les premiers modèles BYD devraient être vendus en Europe moins de 20'000 francs. Un prix nettement inférieur au Model Y de Tesla, véhicule électrique le plus vendu en Suisse en 2023, proposé à 46'000 francs.

Concepteur de batteries

BYD (acronyme de "Build Your Dreams", construisez vos rêves) était un simple fabricant de batteries à l'origine, mais il est désormais devenu un acteur incontournable de l'automobile de demain. La firme a été fondée en 1995 à Shenzhen, une métropole du sud de la Chine où de nombreux groupes technologiques (Huawei, Tencent...) ont leur siège.

L'entreprise, d'abord spécialisée dans la conception et la fabrication de batteries, s'est diversifiée dans l'automobile à partir de 2003.

Aidé par l'électrification des transports publics

L'étroite collaboration de BYD avec la ville de Shenzhen, où les bus publics ont basculé au tout-électrique dès 2017, a été un accélérateur.

La Chine "a pensé à l'électrification des transports publics bien avant tous les autres pays", relève l'analyste Tu Le, du cabinet spécialisé Sino Auto Insights, basé à Pékin. "BYD a pu apprendre" de cette expérience.

La marque fournit aujourd'hui en batteries les principaux constructeurs mondiaux, dont Tesla, BMW, Mercedes ou encore Audi.

BYD est par ailleurs devenu l'an dernier le premier constructeur au monde à franchir le cap symbolique des cinq millions de véhicules électriques produits.

La Chine pionnière

La Chine, principal producteur mondial de gaz à effet de serre en valeur absolue, a très tôt pris le virage de l'électrique. De généreuses subventions à l'achat ont permis aux ventes de décoller, tandis que de nombreux constructeurs locaux innovants ont vu le jour pour accompagner cette transition sur le premier marché automobile mondial. Ce contexte a été plus que favorable à BYD.

Fin 2022, le gouvernement chinois chiffrait à plus de 200 milliards de yuans (26 milliards d'euros environ) les subventions et allègements fiscaux rien que pour l'achat de véhicules électriques. Ce soutien a donné aux entreprises chinoises un avantage certain par rapport à leurs concurrents étrangers.

L'Union européenne, qui s'inquiète pour ses constructeurs de la forte progression des marques chinoises sur son marché, a ouvert en septembre une enquête sur des soupçons de concurrence déloyale.

>> Ecouter l'émission de Tout Un Monde sur la concurrence chinoise :

Les visiteurs du stand regardent une Denza D9 sur le stand du constructeur chinois BYD, dans l'espace ouvert du salon automobile IAA 2023 de la ville. [Keystone/DPA - Matthias Balk]Keystone/DPA - Matthias Balk
La voiture électrique européenne cherche ses atouts face à la déferlante chinoise / Tout un monde / 7 min. / le 7 septembre 2023

Que des modèles électriques

BYD a cessé en 2022 sa production de voitures à essence et se concentre désormais uniquement sur les modèles hybrides et électriques. Elle a annoncé le mois dernier la construction de sa première usine européenne de voitures en Europe, en Hongrie.

Le pays est en passe de devenir un producteur majeur de batteries pour véhicules électriques - le deuxième en Europe après l'Allemagne - avec une immense usine également prévue par un groupe chinois, CATL.

Elon Musk, patron de Tesla, avait raillé en 2011 BYD, qui n'était alors qu'un petit constructeur local et "pas" vraiment un concurrent, selon lui. "Vous avez vu leurs voitures?", s'était-il esclaffé lors d'une interview à Bloomberg.

afp/juma

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