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La voie de l'apprentissage reste très marquée par les structures de genre

Les maîtres d'apprentissage au bénéfice de RHT pourront poursuivre l'encadrement des apprentis. [Keystone]
Les clichés de genre persistent dans le domaine de l'apprentissage / La Matinale / 1 min. / le 5 janvier 2024
Chaque année, 80'000 jeunes signent un contrat d'apprentissage en Suisse. Véritable carte de visite, le système dual est l'une des clés du succès suisse en matière de travail. Mais dans le choix d'une voie professionnelle, surtout à un âge aussi jeune, les structures de genre ont encore beaucoup de poids.

Dans le canton de Fribourg, le nombre de jeunes qui optent pour la voie de l'apprentissage est en constante augmentation. La proportion hommes/femmes est fixe et légèrement déséquilibrée: 60% de garçons et 40% de filles choisissent cette filière.

Le déséquilibre est toutefois plus important dans le choix du domaine d'activité. Sur 250 métiers proposés, les filles choisissent principalement parmi un panel de 20 apprentissages. Pour les garçons, c'est le double: on les retrouve principalement dans une quarantaine de métiers.

Des normes acquises dès l'enfance

Ainsi, malgré les efforts, les clichés de genre restent difficiles à dépoussiérer: en 2023, une majorité de filles ont opté pour une formation professionnelle dans les soins esthétiques, la santé, le social ou le commerce. À l'inverse, les garçons sont particulièrement présents dans les métiers de la construction, selon le Département fribourgeois de l'économie, de l'emploi et de la formation professionnelle (DEEF).

Les filles sont donc plus difficile à attirer - ou à orienter - vers des métiers manuels ou les "MINT" (mathématiques, informatique, sciences naturelles et technologie), malgré des campagnes de sensibilisation qui leur sont destinées.

>> Voir aussi à ce sujet : Mal orientés, de nombreux apprentis abandonnent leur formation

Président de la Conférence suisse des Offices de formation professionnelle, Christophe Nydegger souligne le poids des habitudes socioculturelles construites dès l'enfance, des cadeaux de Noël genrés aux fausses croyances sur les compétences scolaires des garçons et des filles. "Ce n'est pas forcément quelque chose qu'on va pouvoir changer", déplore-t-il.

Choix individuels

"On essaie évidemment de travailler pour qu'il y ait plus d'échanges entre les métiers typiquement masculins ou féminins. On a un certain succès mais ça prend du temps", abonde Olivier Curty, conseiller d'Etat fribourgeois en charge du DEEF.

D'après lui, il est par ailleurs difficile de fixer de réels objectifs en la matière. "C'est un choix personnel, ce sont des contrats privés, et chacun peut étudier ce qu'il veut", souligne-t-il. "On fait quelques publicités avec des célébrités, des sportifs, etc... Et on aimerait donner des images qui changent un peu par rapport à celles qu'on a en tête. Mais encore une fois, la décision finale incombe toujours à l'apprenti qui va signer le contrat."

>> Son interview dans La Matinale :

Le conseiller d'Etat fribourgeois Olivier Curty, chargé de l'Economie. [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
Dans l'apprentissage, les filles ne choisissent majoritairement qu'une vingtaine de métiers / La Matinale / 1 min. / le 5 janvier 2024

Muriel Ballaman/jop

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