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L'inflation s'est élevée à 2,1% en 2023 et devrait augmenter

Bien qu'inférieure à 2022, l'inflation est restée au-dessus de la barre symbolique des 2% en 2023 (image d'illustration). [Keystone - Alexandra Wey]
Inflation de 2.1% pour 2023, mais augmentation des prix à venir / Le 12h30 / 1 min. / le 8 janvier 2024
Selon les chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS) publiés lundi, le renchérissement annuel moyen a atteint 2,1% en 2023. L'indice des prix à la consommation (IPC) a cependant moins augmenté qu'en 2022, où il s'établissait à 2,8%. Mais il a explosé par rapport à 2021 (0,6%).

Cette évolution des prix en 2023 s'explique notamment par la hausse des prix de l'électricité et du gaz, ainsi que par l'augmentation des loyers. Les tarifs des produits pétroliers, des télécommunications et des médicaments en revanche ont reflué.

Avec un renchérissement de 1,7% entre décembre 2022 et décembre 2023, les derniers chiffres de l'OFS publiés lundi sont légèrement supérieurs aux prévisions de la communauté financière, qui tablait sur une valeur comprise entre 1,4 et 1,6%. Ils sont cependant en phase avec la fourchette de 0-2% fixée par la Banque nationale suisse (BNS).

Entre novembre et décembre 2023, l'IPC s'est maintenu à 106,2 points.

>> Lire aussi : La croissance en Suisse l'an prochain revue à la baisse, redressement en 2025

Pas de diminution en vue

La stabilité de l'IPC par rapport au mois précédent "résulte de tendances opposées qui se sont dans l'ensemble compensées", signalent les statisticiens fédéraux, citant la hausse des prix dans l'hôtellerie ainsi que les transports publics et aériens, alors que ceux des carburants et du mazout ont diminué, de même que ceux des médicaments et des voyages à forfait.

>> Les explications du 12h45 :

L’inflation s’établit à 2,1% en moyenne pour l’année 2023, d’après les chiffres publiés par l’Office fédéral de la statistique
L’inflation s’établit à 2,1% en moyenne pour l’année 2023, d’après les chiffres publiés par l’Office fédéral de la statistique / 12h45 / 1 min. / le 8 janvier 2024

L'inflation sous-jacente, c'est-à-dire épurée de l'effet des produits frais et saisonniers, énergie et carburants, a légèrement progressé par rapport à novembre (+0,2%), alors qu'elle est restée inférieure au gonflement de l'indice sur un an (+1,5%).

Alors que le prix des produits indigènes a enflé de 0,3% par rapport à novembre, celui des produits importés s'est au contraire contracté de 0,7%, une tendance observée également en rythme annuel, avec des valeurs de respectivement +2,3% et -0,2%.

Plusieurs facteurs expliquent que l'inflation devrait maintenant se renforcer. Les loyers vont en effet à nouveau augmenter à cause de la hausse des taux directeurs de la BNS. Cette hausse rend les hypothèques plus coûteuses, les bailleurs ayant donc le droit, sous certaines conditions, de répercuter cette charge sur les loyers.

>> Sur le sujet, lire : Les loyers pourraient grimper de plus de 15% d'ici 2026

"L'appréciation du franc a également joué un rôle pour 25% des dépenses moyennes du consommateur suisse", observe dans une note l'analyste immobilier Arthur Jurus, à propos de l'évolution négative de l'inflation importée. Pour le mois prochain, l'expert d'Oddo BHF anticipe un rebond avoisinant les 2% en raison de la combinaison de trois facteurs: les loyers, l'électricité, mais aussi la TVA, passée de 7,7% à 8,1% sur le taux normal.

Statu quo pour la BNS

Comme ces éléments ont été pris en compte par la BNS dans ses prévisions d'inflation, l'institut d'émission va vraisemblablement maintenir son cap monétaire et reconduire son taux directeur à 1,75% en mars, ajoute l'analyste, qui voit dans cette probabilité une explication du renforcement du franc ces trois dernières semaines, alors que les investisseurs s'attendent à des baisses de taux des deux côtés de l'Atlantique.

>> Pour aller plus loin, écouter l'interview de Clément Maclou, gestionnaire de fonds, interrogé dans Forum sur les prix qui restent élevés malgré la baisse de l'inflation : Malgré une baisse, l'inflation reste positive et explique les prix toujours élevés

Sujet radio: Cléa Favre

Adaptation web: Julie Marty avec ats

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Comment la BNS influe-t-elle sur la hausse des prix?

La Banque nationale suisse souhaite que la hausse généralisée des prix reste en-dessous de 2%, ce qu'elle a donc presque réussi à faire en 2023.

Pour ce faire, elle a relevé plusieurs fois ses taux directeurs, ce qui a pour effet, entre autres, de faire grimper les taux d'intérêts (donc le prix) des crédits. Les entreprises sont ainsi moins incitées à investir et les ménages à contracter un crédit à la consommation ou un prêt hypothécaire. Cette opération a pour but de diminuer la demande agrégée, et donc de freiner la hausse des prix.