Si les accidents sportifs dans le monde du ski alpin ont des conséquences émotionnelles et professionnelles importantes, ils impliquent également un manque à gagner financier que les sportifs doivent assumer.
Les skieurs et skieuses sont des indépendants, leur fédération ne leur versant pas de salaire. Swiss-Ski prend en charge leur couverture d'accident, les frais médicaux, l'hélicoptère et le rapatriement. Mais lorsqu'ils se blessent, leurs primes de course sont perdues.
La plupart des contrats de sponsoring prévoient par ailleurs des clauses en cas de blessures. Les skieurs et skieuses accidentés ne touchent ainsi qu'une partie du montant négocié. Seuls quelques rares sponsors maintiennent toutes leurs prestations.
Des assurances coûteuses
Certaines assurances couvrent néanmoins ce manque à gagner, pour autant que les compétiteurs et compétitrices souscrivent à une assurance perte de gain. Les risques d'accidents étant élevés dans le ski, les primes sont coûteuses - davantage que pour le tennis ou le golf, par exemple. Les assureurs suisses sont en outre frileux et limitent les sommes assurées.
Les primes des athlètes sont fixées en fonction de leur âge, de leur discipline de prédilection et de leurs anciennes blessures. Il faut compter généralement entre 3 et 6% du montant assuré. Ainsi, pour une couverture de 30'000 francs par mois - soit 360'000 francs par an - au minimum 10'000 francs doivent être déboursés. Une somme importante, principalement pour les plus jeunes skieurs et skieuses.
La plupart des agents sportifs conseillent toutefois aux compétiteurs de faire cet investissement qui représente un filet de sécurité en cas de blessure pour assurer des revenus, mais aussi en prévision de leur retraite sportive.
Entre 10 et 15% de blessés
En Suisse, il existe environ 300 athlètes alpins, cadres A, B, C et équipe nationale confondus. Entre 30 et 45 compétiteurs et compétitrices se blessent chaque saison, soit 10 à 15% de l'effectif.
Aujourd'hui, malgré un nombre d'accidents conséquent, les skieurs et skieuses d'élite sont mieux préparés. Ils ont plus de protections et peuvent également décider de ne pas participer à un entraînement.
La semaine dernière à Wengen (BE), trois skieurs - Marco Kohler, Alexis Pinturault et Aleksander Aamodt Kilde - se sont blessés en trois jours. Depuis, les critiques pleuvent. Certains estiment que le programme de 45 courses est excessif. Sans compter les courses annulées que les organisateurs veulent replanifier.
Dominique Choffat/iar