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Malgré une hausse du tourisme, la Suisse est jugée mauvaise en matière d'hospitalité

Les nuitées hôtelières ont été dopées par les touristes étrangers en septembre. [Depositphotos]
Parlons Cash - Un sondage classe la Suisse comme le pays le moins hospitalier d’Europe / Parlons Cash / 3 min. / le 30 janvier 2024
Les hôtels en Suisse ont accueilli davantage de touristes en 2023 que l'année précédente. Ces visiteurs et visiteuses sont essentiels pour l'économie du pays. Pourtant, la Suisse est souvent considérée comme le pays le moins hospitalier d'Europe.

La Suisse termine en dernière position d'un classement de la plateforme de réservation de vacances Holidu jugeant de la qualité de l'accueil des touristes dans 25 pays européens. Cette évaluation, qui n'a pas de valeur statistique, donne un ressenti des visiteurs.

Conclusion: les Suisses ne sont pas assez serviables. Seules 40% des personnes interrogées ont reçu de l'aide de la part d'un habitant.

L'importance du tourisme pour l'économie

Le tourisme représente pourtant une part importante de l'économie helvétique. Ce secteur contribue environ à 3% du PIB, en tenant compte de l'hébergement, des remontées mécaniques ou encore des agences de voyage. L'hôtellerie suisse enregistre d'ailleurs une hausse de 9% entre janvier et novembre 2023, par rapport à la même période de 2022, selon l'Office fédéral de la statistique. Selon les derniers chiffres, 38,5 millions de nuitées ont été enregistrées.

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Mais il s'agit aussi d'un domaine transversal. Il influence toute une partie des résultats du commerce de détail, des transports, de la restauration, sans oublier l'offre culturelle et les loisirs, tels que le ski ou les festivals.

En 2021, le nombre d'emplois liés au tourisme représentait par ailleurs presque 160'000 équivalents plein temps. Et dans certaines régions alpines, en Valais entre autres, c'est un quart des actifs et des actives qui dépendent du tourisme.

Lassitude des habitants

Un tel manque d'entraide envers les touristes peut donc paraître difficile à comprendre au vu de leur importance pour l'économie suisse. Certaines régions très touristiques, telles que le Tessin, Lucerne ou Zermatt (VS) par exemple, connaissent toutefois une certaine lassitude de leur population. Ce sur-tourisme, qui engendre des parkings surchargés, du bruit et de longues files d'attente, irrite les habitants et cela se répercute sur les visiteurs.

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De plus, le tourisme est une véritable industrie dans laquelle tout le monde est impliqué, directement ou non. Du taxi au bus, de l'hôtel aux magasins, il suffit d'une seule friction pour que le ressenti soit négatif. Par ailleurs, la Suisse est un pays assez cher pour les touristes étrangers et ces prix élevés augmentent les attentes des hôtes.

Mais ce manque d'hospitalité n'est de loin pas nouveau. L'ancien conseiller fédéral en charge de l'Economie Joseph Deiss s'en est inquiété en 2003 déjà. Une table ronde avait évoqué à ce moment-là un manque de dévouement au bien-être de la clientèle.

Tout n'est pourtant pas noir. Selon une enquête de Suisse Tourisme, plus de 80% des visiteurs étrangers et suisses se disent en effet satisfaits de l’hospitalité. Cette étude ne les interroge cependant pas sur l'entraide de la population.

Dominique Choffat/edel

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