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L'érosion du pouvoir d'achat est la principale préoccupation de la population suisse

L'assurance maladie plombe le pouvoir d'achat des Suisses et des Suissesses. [Keystone - Christian Beutler]
Pouvoir d'achat et précarité sont les principales préoccupations de la population suisse / Le Journal horaire / 26 sec. / le 30 janvier 2024
Les sujets liés au pouvoir d'achat et à la précarité sont les principales préoccupations de la population suisse pour 2024, selon le sondage "Issues Monitor Switzerland" publié mardi. Elle juge aussi modérément favorablement la place économique helvétique.

La première place de ce baromètre des préoccupations des Suisses et des Suissesses, basé sur un échantillon d'un peu plus de 2600 personnes, est occupée par la hausse des coûts de la santé, comme l'année précédente. Suivent les loyers, l'inflation et le travail, la prévoyance vieillesse et le prix de l'énergie.

L'augmentation des primes d'assurance-maladie est le sujet le plus préoccupant pour tous les genres, dans toutes les régions du pays, en ville et de manière très prononcée à la campagne, ainsi que dans tous les segments d'âge, y compris chez les 16-29 ans.

L'inquiétude face à l'augmentation des coûts du logement et la hausse des loyers, qui figurait encore en 5e position en 2023, s'est particulièrement renforcée chez les 50-65 ans (+10% sur un an) et en Suisse romande (+8,5%). Elle a, en revanche, diminué chez les jeunes (-7,5%).

La préoccupation "inflation/chômage/menace de récession" arrive en troisième position. Elle a surtout augmenté en Suisse romande et à la campagne.

Les thèmes plus clivants en retrait

Des thèmes comme l'environnement et le climat, la sécurité ou les tensions géopolitiques n'apparaissent que plus bas, avec des valeurs en baisse par rapport à 2023, surtout chez les jeunes et les femmes.

Alors qu'elle a fortement marqué les élections fédérales de 2023, la question de l'immigration n'arrive qu'en 7e position, avec toutefois une valeur légèrement plus élevée que l'année précédente (de 21 à 23,3%). La hausse est de 9% à la campagne, ce qui est également en corrélation avec le succès électoral de l'UDC.

Vient ensuite la sécurité de l'approvisionnement énergétique, tandis que la préoccupation "danger de guerre mondial/multicrises" - présente pour la première fois dans ce baromètre - arrive en neuvième position.

On constate par ailleurs une augmentation significative des préoccupations en ce qui concerne l'éducation (11e rang) chez les 16-29 ans par rapport à l'année précédente (de 11 à 18,6%).

Sociétés de marketing

Les préoccupations liées à la numérisation/technologisation ont augmenté dans tous les segments, mais n'apparaissent qu'au 18e rang. Il en va de même pour les relations avec l'Union européenne (19e rang). Le conflit du Proche-Orient, qui s'est aggravé pendant la période de l'enquête, apparaît à la 22e place.

Ce "Issues Monitor Switzerland" a été créé par l'étude de marque "Brand Indicator Switzerland (BIS)". Le sondage sur un échantillon représentatif de la population suisse a été réalisé en novembre 2023 en ligne en Suisse alémanique et romande auprès de 2631 personnes. Les initiateurs sont les entreprises de marketing et de communication bodin.consulting, deeptrue, furrerhugi et Converto.

jop avec ats

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La population plutôt favorable à une économie régulée par l'Etat

Dans le cadre du sondage, un "Economic Monitor Switzerland" a également été réalisé pour la première fois. Il entend fournir des informations sur les valeurs de confiance et de sympathie de la population envers l'économie suisse. Et selon ses résultats, environ trois quart des sondés jugent favorablement la place économique économique helvétique, mais leur opinion moyenne n'est que modérément positive. Il semble aussi que la population fasse généralement plus confiance à l'État qu'à l'économie.

La confiance et la sympathie se situent toutes deux au-dessus de la moyenne, avec des valeurs moyennes de 6,6 et 6,7 sur une échelle de 1 à 10.

L'évaluation met en évidence le fossé entre la ville et la campagne ainsi que le fossé entre les générations: l'économie suisse est significativement moins bien évaluée à la campagne et par les actifs âgés (50-65 ans).

Cela pourrait s'expliquer par le fait que la "bonne santé" de l'économie suisse est en grande partie attribuée aux grandes banques et aux multinationales, présentes dans les villes et considérées de manière plus critique à la campagne. Les travailleurs âgés sont également plus en difficulté sur le marché du travail.

Enfin, la moitié de la population estime que la réglementation de l'économie est équilibrée et correcte. Un peu plus d'un quart souhaitent une réglementation plus forte et seuls 12,9% voudraient moins de normes. Et la moitié souhaite que l'État joue un rôle plus important dans la résolution des problèmes, tandis que seul un tiers estime que l'économie est plus appropriée pour cela.