La fortune de la famille Hoffmann Oeri, issue de l’empire pharmaceutique Roche, est estimée à près de 27 milliards de francs, ce qui en fait la deuxième fortune suisse. Pour autant, l'expression le 'milliardaire vert', qu’on pourrait utiliser pour le désigner, ne plaît pas à André Hoffmann.
"Je trouve que c'est un peu difficile d’être catégorisé comme milliardaire. J'essaie de faire du militantisme, et je pense que ma condition financière ne devrait pas l'empêcher." Il poursuit: "Nous devons chacun, à notre manière, essayer de mettre en place les conditions cadre pour une prospérité durable. J'ai la chance de pouvoir investir dans de nouvelles idées, je le fais. J'ai la chance de pouvoir aider de nouveaux projets, je le fais. "
Quant au mode de vie souvent très polluant des milliardaires, il rétorque : "Je dois dire que je préfère le train au jet."
Aider les communes
Concrètement, André Hoffmann investit pour aider les communes à faire leur transition énergétique. Mardi, il était dans le village broyard d'Henniez, la dernière commune en date à bénéficier de son soutien.
"Les petites communes, en particulier les communes vaudoises, sont confrontées à des problèmes réels pour réaliser la transition énergétique, surtout de manière autonome. Ce schéma que nous avons mis en place avec quelques amis fonctionne extraordinairement bien pour les petites communes. Et je me suis engagé à faire cela, car c'est un secteur peu servi par le reste de l'industrie", explique-t-il.
André Hoffmann y croit et le soutient: la neutralité carbone peut commencer par les petites communes et avoir un réel impact, en misant par exemple sur le recyclage de l'énergie et en investissant dans le chauffage. "Dans chaque commune, sur chaque territoire communal, il y a des ressources pour vivre de manière autonome. La finance n’est qu’un facilitateur."
"Il faut que le marché soit bien encadré"
Le vice-président du groupe Roche appelle également à une reprise en main étatique du marché de l'énergie. "La notion de partenariat privé-public me paraît importante. Pendant des années, le privé essayait de contourner le public, et le public essayait d'empêcher le privé de faire ce qu'il avait à faire."
"Nous avons besoin d'un nouveau modèle dans le futur. L'idée que le marché a toujours raison est probablement une idée qui est un peu passée. Aujourd'hui, il faut que le marché soit bien encadré. Et en particulier pour l'énergie", conclut-il.
Propos recueillis par Philippe Revaz
Adaptation web: Antoine Schaub