"L'économie mondiale se remet, les marchés financiers sont de
retour, particulièrement les marchés émergents", a annoncé le
rédacteur en chef Steve Forbes au cours d'une conférence de
presse.
Après le choc de l'an dernier consécutif à la crise financière de
l'automne 2008, les milliardaires sont revenus. Selon le classement du magazine américain , 154 de ceux
qui avaient été éliminés, notamment les Russes, remontent en selle,
et 97 nouveaux font leur apparition, dont 62 viennent d'Asie. Mark
Zuckerberg, 25 ans, co-fondateur du réseau social Facebook, exclu
de la liste en 2009, refait surface. Il est classé 212e avec 4
milliards de dollars.
Au total, le monde compte
aujourd'hui 1011 milliardaires originaires de 55 pays. Le club des
super-riches n'atteint pas encore le record de 2008 (1125), mais
est en nette récupération après s'être réduit à 793 membres l'an
dernier.
Avec une fortune estimée à 53,5 milliards de dollars, le
septuagénaire Carlos Slim, magnat mexicain des télécommunication
qui fait partie du peloton de tête depuis quelques années, bat de
500 millions Bill Gates, le cofondateur de Microsoft, qui doit se
contenter du second rang. En tête l'année passée, Warren Buffett
est cette fois troisième. C'est le même trio de tête dans le
désordre qu'en 2009.
Les Américains se taillent toujours la part du lion avec 403
milliardaires. Mais ils passent de 45% à 40% du total, ont perdu la
première place pour la première fois depuis 1994 et ne sont que
deux parmi les cinq premiers, les Indiens Mukesh Ambani et Lakshmi
Mittal arrivant aux 4e et 5e rangs.
New York, ville de super-riches
New York reste la ville
au monde qui compte le plus de milliardaires (60), talonnée par
Moscou (50) et suivie de loin par Londres (32). Le maire de New
York Michael Bloomberg passe du 17e au 23e rang, mais s'est enrichi
de 2 milliards cette année, passant de 16 à 18 milliards de
dollars.
Pour la première fois, la Chine continentale devient la deuxième
pépinière à milliardaires après les Etats-Unis, avec 64 membres du
club dont 27 nouveaux. Et Forbes a souligné "l'importance des
femmes d'affaire chinoises", dont sept ont accédé au cercle des
super-riches. En incluant Hong Kong, la Chine compte 89
milliardaires. Vient ensuite la Russie (62), où les oligarques ont
vu les matières premières repartir à la hausse.
L'Européen le plus riche est français
L'Europe dénombre 248 milliardaires. Le Français Bernard
Arnault, 61 ans, propriétaire du groupe de luxe LVMH (Louis
Vuitton, Moet & Chandon notamment), détrône l'Allemand Karl
Albrecht, prend la septième place et devient l'homme le plus riche
d'Europe avec une fortune estimée à 27,5 milliards de dollars, en
hausse de 11 milliards en un an. "Le luxe se vend de nouveau", a
souligné Steve Forbes.
Un autre Européen arrive en 9e position, le patron de la marque de
vêtements et de magasins Zara, l'Espagnol Amancio Ortega, avec une
fortune de 25 milliards de dollars. Et la Française Liliane
Bettencourt, héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal, monte du
21e au 17e rang avec une fortune estimée à 20 milliards, en hausse
de 6,5 milliards. Enfin, il ne manque plus que 14 milliardaires à
l'Asie pour rejoindre l'Europe, et le montant total des fortunes de
la région, estimé à 729 milliards de dollars, a doublé en un an. Un
premier Pakistanais figure sur la liste, Mian Muhammad Mansha,
classé 937e avec 1 milliard de dollars.
ats/cab
Carlos Slim n'a pas hésité à investir
Le Mexicain Carlos Slim, l'homme le plus riche du monde devant Bill Gates, selon le magazine américain Forbes, a accru sa fortune en investissant en temps de crise, une tactique qui le caractérise autant que sa discrétion à titre personnel.
A 70 ans, Carlos Slim, magnat des télécommunications, dont Forbes estime la fortune à 53,5 milliards de dollars, figure depuis des années dans le trio de tête mondial des milliardaires, avec deux Américains, Bill Gates, le fondateur de Microsoft, et le financier Warren Edward Buffett.
"Il a été très agressif dans ses investissements pendant les périodes de récession, et la dernière n'a pas fait exception", a expliqué à l'AFP Arturo Elias Ayub, porte-parole de Telmex, l'enseigne de son groupe de télécommunications au Mexique.
En 1982, déjà, quand le Mexique s'était retrouvé en situation économique critique, son groupe financier Carso avait investi largement, construisant ainsi les bases d'un empire.
Il l'a encore consolidé en janvier dernier, en restructurant ses activités de télécommunications autour d'America Movil, numéro un de la téléphonie mobile en Amérique latine sous sa marque Claro, et en créant ainsi un géant aux 250 millions de clients installé aussi aux Etats-Unis.
Cet ingénieur, fils d'un immigrant libanais arrivé au Mexique au début du XXe siècle, a fait irruption dans le secteur des télécommunications en 1990, avec la privatisation du secteur au Mexique, en gagnant les enchères pour la société nationale Telmex.
Aujourd'hui, son groupe détient près de 85% du marché national de la téléphonie fixe, plus de 70% de la téléphonie mobile, et America Movil est le résultat de son extension internationale.
Le groupe Carso ("Car" pour son prénom et "So" pour celui de son épouse décédée, Soumaya, dont il a six fils), c'est aussi la finance, l'immobilier, le commerce et la restauration.