En 2008, Tornos avait déjà ressenti la crise "sans précédent"
qui s'est prolongée l'an passé, avec un bénéfice net de 6 millions
de francs, soit six fois moins qu'une année auparavant.
Au regard de 2007, dernier exercice réalisé dans un contexte
conjoncturel stable, les volumes dans la branche ont plongé de près
de 65%, explique lundi l'entreprise établie à Moutier dans un
communiqué .
Encore positif à hauteur de 13,1 millions de francs en 2008, le
résultat d'exploitation avant intérêts et impôts (EBIT) a lui aussi
viré au négatif, avec une perte de 30,5 millions.
Une dette de 25 millions
Les difficultés de l'entreprise prévôtoise ont également affecté
la position nette de trésorerie, avec une dette nette de 24,6
millions à fin 2009, contre un montant positif de 5,3 millions une
année auparavant. A l'issue de l'exercice sous revue, les fonds
propres se montaient à 125,4 millions de francs, soit 67,8% du
total du bilan de 185 millions.
Comme déjà annoncé début février, les ventes brutes du fabricant
de machines-outils, dont les origines remontent à la fin du 19e
siècle, ont dégringolé de 56,5% au regard de 2008 à 114,4 millions.
A titre de comparaison, elles s'étaient hissées à 287,4 millions en
2007.
Du côté des entrées de commandes, l'évolution s'est présentée sous
un jour encore moins favorable, ces dernières chutant de 63,2% à
85,5 millions de francs.
Pas d'amélioration en vue
Evoquant les perspectives pour l'exercice en cours, l'entreprise
ne se montre guère optimiste. Certes, une amélioration de la
conjoncture devrait se dessiner en seconde partie d'année, mais
2010 "restera fortement négatif". Un retournement est toutefois
attendu en 2011.
Dans ce contexte, Tornos entend poursuivre sa politique
d'adaptation continue aux conditions de marché avec la mise en
oeuvre de mesures identiques à celles engagées l'an passé. Au rang
des principaux employeurs du Jura bernois, l'entreprise veut aussi
s'assurer une certaine flexibilité financière.
A cet effet, le conseil d'administration proposera à l'assemblée
générale du 13 avril prochain la constitution d'un capital autorisé
de 22,5 millions de francs, soit 5 millions d'actions nominatives.
Annoncée comme une mesure de précaution, l'opération vise à
renforcer les fonds propres de Tornos, dans le cas où la crise se
prolongerait au-delà de 2010.
ats/sbo
Quand les chiffres plongent, le personnel trinque
Depuis 2008, tous les secteurs industriels et l'ensemble des régions dans lesquels Tornos est actif ont été frappés par cette première récession de l'ère de la globalisation.
Se basant dès le début des difficultés économiques sur l'hypothèse que ces dernières sont plus d'ordre conjoncturel que structurel, l'entreprise a décidé de conserver une forte capacité de réaction en maintenant son savoir-faire.
Si Tornos a réduit son effectif de 10% durant le premier semestre 2008, le groupe a ensuite eu recours à des horaires fluctuants ainsi qu'au chômage partiel. A fin 2009, la firme comptait 848 collaborateurs (équivalent plein temps) contre 1000 deux ans auparavant.
Le recours extrême aux horaires fluctuants et au chômage partiel ont permis de n'utiliser sur l'ensemble de l'année sous revue que l'équivalent de 530 salariés en moyenne, soit 45% de moins par rapport à fin 2007.
Mikron suit la même tendance
Egalement touché par la récession, Mikron s'est enfoncé un peu plus dans les chiffres rouges en 2009. Le fabricant biennois de machines et d'installations, dont les ventes ont chuté de près de moitié, a essuyé une perte nette de 32,8 millions de francs, après un déficit de 13,4 millions un an plus tôt.
La perte opérationnelle a atteint 32,8 millions de francs, contre 15,8 millions lors de l'exercice précédent, a indiqué Mikron lundi. Comme déjà annoncé en début d'année, le chiffre d'affaires a chuté de 43,2% à 150,1 millions.
Les chiffres rouges reflètent pour l'essentiel les difficultés qu'a rencontrées le segment Machining, soit la fabrication des machines et d'outils de coupe pour l'usinage de pièces métalliques petites à moyennes.
Essentiellement active pour la sous-traitance automobile, cette unité a vu ses ventes s'effondrer de 51,8% à 67,3 millions de francs. Les commandes ont plongé de 51,5% à 59,5 millions.