Le phénomène a profité à une majorité de secteurs, situation qui
ne s'était plus vue depuis près d'un an et demi. L'horlogerie a
connu une progression de 14,2% (lire ci-dessous) et l'industrie
métallurgique de 12,3%. Poids lourd à l'exportation, la chimie
s'est renforcée de 6,5%. Les ventes de tabac ont périclité, alors
que le café, le chocolat et les boissons ont eu davantage les
faveurs des consommateurs. L'industrie de l'habillement, en
revanche, a souffert.
La croissance repose sur les marchés asiatique et nord-américain,
a indiqué jeudi l'Administration fédérale des douanes (AFD). En revanche, les
exportations à destination des pays de l'Union européenne (UE) ont
stagné, confirmant que la reprise est plus poussive sur le Vieux
continent qu'ailleurs.
Les importations helvétiques ont pour leur part reculé de 0,9% en
février pour s'établir à 13,56 milliards de francs. Au final, la
Suisse a dégagé un excédent commercial de 1,29 milliard, en hausse
de 83,9% par rapport à février 2009, précise le communiqué. Depuis
le début de l'année 2010, les exportations ont augmenté de 1,3% à
29,37 milliards de francs, alors que les importations diminuaient
de 2,4% à 25,65 milliards. L'excédent s'est lui fixé à 3,71
milliards (+37,6%).
Le secteur horloger, moteur de la reprise
Les exportations horlogères suisses ont confirmé en février leur
retour à la croissance. Elles ont progressé de 14,2% par rapport au
même mois de l'an dernier à 1,2 milliard de francs. En janvier, la
hausse avait atteint 2,7%, après quatorze mois consécutifs de
baisse.
Au cours des deux premiers mois de l'année 2010, les exportations
ont augmenté de 8,6%, a indiqué jeudi la Fédération de l'industrie
horlogère suisse (FH). Elles se sont notamment accrues de 18,7% à
destination des Etats-Unis, deuxième débouché pour le secteur, pour
totaliser 121,4 millions de francs.
ats/ps
L'industrie continue de souffrir
L'industrie suisse a continué de souffrir des effets de la récession économique au quatrième trimestre 2009. La production a diminué de 1,1% sur un an et les chiffres d'affaires de 4,3%. Les entrées de commandes ont en revanche progressé de 1,4%.
Le tableau d'ensemble pour la période couvrant octobre à décembre de l'an dernier apparaît cependant moins sombre que lors des trimestres précédents. La remarque vaut particulièrement pour les chiffres d'affaires, a indiqué jeudi l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Chute massive des exportations vers la Libye
Les exportations suisses à destination de la Libye ont chuté drastiquement en février de 83,8% par rapport au même mois de l'année précédente. Les importations (pétrole brut) prennent la tendance inverse et grimpent à 51 millions de francs (+95,2%).
Alors que les exportations s'élevaient encore à 29 millions de francs en janvier, elles ont plongé à 4 millions en février. Quant à savoir s'il y a déjà un lien entre l'annonce d'un embargo par Tripoli début mars et ce plongeon, rien n'est moins sûr, a indiqué jeudi Matthias Pfammatter de l'Administration fédérale des douanes.
"Ces valeurs inférieures peuvent être aussi le fruit du hasard", a-t-il précisé à l'ATS. Avant d'ajouter que de telles chutes dans les exportations se sont déjà produites par le passé. Pour les deux premiers mois de l'année, cela constitue malgré tout une augmentation de 8% sur un an, grâce aux résultats de janvier. La Suisse vend habituellement aux Libyens des machines et des produits pharmaceutiques, voire des montres.
Les importations (exclusivement du pétrole brut), qui avaient chuté l'année dernière, sont remontées quant à elles en flèche pour atteindre 51 millions en février. Le mois précédent, elles s'étaient même élevées à 72 millions. Malgré des tensions diplomatiques toujours plus vives, la Suisse a doublé ses importations en provenance de la Libye ces deux premiers mois par rapport à la même période de 2009.
Ces valeurs restent pourtant insignifiantes en comparaison avec d'autres années. "Les importations de pétrole ont parfois atteint 300 à 350 millions de francs par mois", affirme Matthias Pfammatter.
La Suisse se retrouve en janvier-février avec une balance déficitaire de 90 millions. Elle affichait pourtant un excédent de 8 millions de francs en août dernier, une situation jugée alors inédite. La Libye reste un partenaire commercial mineur pour la Suisse. Tripoli ne constitue guère plus de 0,1% des exportations helvétiques (qui s'élèvent à plus de 29 milliards de francs au cours des deux premiers mois de l'année).