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UBS: près de 70 millions versés à la direction

Oswald Grübel remercie le Conseil fédéral et les Chambres "pour leur engagement sur ce dossier".
Oswald Grübel, qui a renoncé à la part variable de son salaire, n'a touché "que" 3 millions.
La rémunération des "top-managers" d'UBS a été multipliée par sept en une année, pour atteindre les 68,7 millions de francs. Le mieux payé est le chef de la banque d'investissement, Carsten Kengeter, avec plus de 13 millions. L'UBS est par ailleurs confiante sur l'évolution des affaires en 2010.

Le rapport d'activité 2009 montre que la mise en place d'une
nouvelle direction après la débâcle de la banque a coûté cher. Il
reflète "les efforts d'adapter les salaires et les bonus à un
succès durable" mais également de recruter des talents et de les
conserver.



L'ensemble des rémunérations des membres de la direction est passé
de 9,1 à 68,7 millions de francs entre 2008 et 2009. En outre, la
banque a versé 41 millions aux membres de la direction qui ont
quitté leurs fonctions. En 2008, cette catégorie n'était dotée que
de 2,1 millions.

Grübel renonce à son bonus

La rétribution des membres du conseil d'administration a
régressé de 10,3 à 7,9 millions, notamment à cause de la réduction
volontaire du salaire de Kaspar Villiger. Le dirigeant de l'UBS le
mieux payé l'an dernier est Carsten Kengeter, co-directeur de la
banque d'investissement, avec 13 millions de francs. La plus grande
partie de sa rémunération est versée sous forme d'actions bloquées
durant trois à cinq ans.



Le patron Oswald Grübel a renoncé à toucher un bonus, comme il
l'avait annoncé précédemment. La banque lui a cependant versé 13,1
millions de francs à son arrivée à titre de dédommagement. Ce
montant compense le programme de bonification de Credit Suisse
auquel il a dû renoncer à cause d'un conflit d'intérêt avec ses
nouvelles fonctions.

Coûteux départs

Le départ et, de fait, le licenciement de plusieurs dirigeants a
coûté encore plus cher à l'UBS. Pour des raisons contractuelles, la
banque a versé environ 39 millions de francs à six d'entre eux, en
l'occurrence Marcel Rohner, Jerker Johansson, Raoul Weil, Walter
Stürzinger, Rory Tapner et Marten Hoekstra.



Le patron de la banque Marcel Rohner a obtenu à lui seul un
salaire annuel de 1,5 million de francs en application du délai de
résiliation de son contrat, de 12 mois. Il n'a pas touché de bonus
mais a reçu un montant unique de 1,2 million pour sa caisse de
pensions.



Le président du conseil d'administration Peter Kurer, qui a quitté
ses fonctions à fin avril 2009, a encaissé 0,8 million de francs de
salaire et un forfait de 1 million pour ses prestations de conseil.
L'UBS lui a également accordé un montant unique de 3,3 millions
pour sa caisse de pensions.

Optimisme de mise

Le président du conseil d'administration d'UBS Kaspar Villiger
et le président de la direction Oswald Grübel s'attendent à ce que
les progrès réalisés en matière de réduction des risques et de
réorientation des affaires déploient pleinement leurs effets en
2010.



Ils se déclarent confiants sur l'efficacité des mesures prises
afin d'enrayer la fuite des capitaux, tout en tablant sur une
évolution négative à court terme liée à une pression certaine sur
les marges.



Les patrons de l'UBS relèvent également que les résultats du
groupe dépendent de la constitution des marchés et qu'en janvier et
février 2010, la majorité des unités commerciales de la banque a
profité d'un environnement favorable.



Ils ont également maintenu leur objectif de porter à moyen terme à
15 milliards de francs le bénéfice avant impôt.



agences/ant

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Les partis fâchés

Les partis ont vertement critiqué les millions versés aux dirigeants de l'UBS.

Au vu des pertes réalisées par l'UBS en 2009, ces rémunérations sont "plus que discutables", a réagi le président de l'UDC Toni Brunner.

Mais se lamenter ne sert à rien: il faut agir, a-t-il ajouté, évoquant les votes prévus mercredi au Parlement sur l'initiative Minder contre les rémunérations abusives et son contre-projet direct. Le parti propose une suppression générale des indemnités de départ.

Pour le parti socialiste d'abonder, les sommes accordées aux anciens responsables Marcel Rohner et Peter Kurer sont particulièrement "choquantes et irresponsables", souligne son président Christian Levrat.

Dans un "système convenable", ces derniers se seraient retrouvés devant les tribunaux. Le Fribourgeois aurait d'ailleurs attendu de la banque qu'elle poursuive les deux hommes, plutôt que de leur verser de millions.

De son côté, le président du PDC Christophe Darbellay ne s'est pas montré plus enclin à défendre l'établissement. Il estime qu'après les mauvais résultats de 2009, les membres de la direction auraient dû renoncer à leurs bonus.

Le président du PLR Fulvio Pelli s'est pour sa part dit étonné des salaires versés par l'UBS.

En tant que citoyen, il les trouve "incroyablement élevés". En tant que politicien, le Tessinois a de la peine à les comprendre, mais veut prendre le temps d'examiner les faits avant de se prononcer.