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Bruxelles pour un mécanisme d'aide à la Grèce

Le sort de Barroso est maintenant entre les mains des eurodéputés.
Barroso fait pression sur Berlin pour résoudre la crise grecque.
José Manuel Barroso a exhorté vendredi soir les dirigeants de tous les pays de l'UE à approuver "dès que possible" la création d'un mécanisme d'aide à la Grèce. Le président de la Commission européenne met ainsi la pression sur l'Allemagne qui rechigne jusqu'ici.

"J'appelle les dirigeants de l'UE à se mettre d'accord sur cet
instrument dès que possible", a affirmé José Manuel Barroso en vue
d'un sommet européen prévu jeudi et vendredi prochains à Bruxelles.
La création de cet instrument n'implique pas son activation
immédiate", a-t-il ajouté, cherchant ainsi à rassurer
l'Allemagne.

Par ces propos, José Manuel Barroso lance un appel du pied
implicite à Angela Merkel qui refuse encore non seulement à délier
les cordons de sa bourse pour payer les problèmes budgétaires
grecs, mais aussi à approuver la mise sur pied d'un plan européen
d'aide financière pour ce pays, au motif que cela enverrait le
mauvais signal.

Une aide de 22 milliards d'euros

Le mécanisme en discussion serait "constitué d'un système de
prêts bilatéraux coordonnées" des pays partenaires de la Grèce au
sein de la zone euro, avec des "conditions strictes", dans le
respect du traité de l'UE, qui interdit un sauvetage d'un pays de
la zone euro, a souligné le président de la Commission
européenne.



Il a insisté sur la nécessité d'obtenir un accord sur "un
instrument de la zone euro", piloté "par la zone euro et ses
institutions". Mais il n'a pas exclu dans le même temps que le
Fonds monétaire international (FMI) puisse y participer en
apportant une contribution financière. José Manuel Barroso s'est
simplement refusé "à spéculer" sur cette hypothèse.



Le président de l'exécutif européen n'a pas voulu donner de
détails sur les modalités du mécanisme d'aide. Mais selon une
source européenne proche des discussions, le montant dont la Grèce
aurait besoin le cas échéant "est d'un peu plus de 22 milliards
d'euros".



Le plan d'aide de la zone euro à l'étude permettrait à la Grèce
d'emprunter à des "taux d'intérêt inférieurs à ceux qu'elle paie
aujourd'hui" sur les marchés, selon cette source. Lors de sa
dernière émission obligataire Athènes a dû s'engager à verser un
taux de plus de 6%, soit plus du double de ce que doit acquitter
l'Allemagne pour emprunter.

L'intransigeance de Merkel

Selon une autre source européenne, plusieurs banques et
institutions financières entreraient en ligne de compte pour
octroyer le cas échéant des prêts à la Grèce, parmi lesquelles en
France la Caisse des dépôts, un établissement public qui constitue
le bras financier de l'Etat français, la banque franco-belge Dexia
et, si Berlin donne son feu vert, des banques régionales publiques
allemandes.



Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord
lundi sur les grandes lignes d'un tel plan. Mais ce mécanisme
inédit dans l'histoire de la zone euro doit encore faire l'objet
d'une validation politique par les chefs d'Etat et de gouvernement
européens pour pouvoir être déclenché le moment venu.



Et donc d'Angela Merkel qui s'y refuse aujourd'hui. Sur cette
questions, la chancelière allemande semble sur une ligne plus dure
que son propre ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, qui avait,
à son niveau, approuvé les grandes lignes du mécanisme d'aide à la
Grèce.



afp/dk

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Athènes dévoile son arsenal contre la fraude

Le ministère grec des Finances a dévoilé vendredi les grandes lignes d'une vaste réforme fiscale conçue comme une machine de guerre contre la fraude, qui fait perdre à l'Etat plus de 10 milliards d'euros par an, selon des estimations d'experts. Le projet, destiné à sortir le pays de la crise budgétaire, doit être déposé au Parlement mardi.

Contraint de mettre en oeuvre une sévère cure d'austérité visant principalement les salariés du public face à la débâcle des finances du pays, le gouvernement socialiste présente aussi ce projet de loi, fort de 88 articles, comme un moyen de "répartir équitablement" le coût de la sortie de crise.

La réforme oblige notamment tous les professionnels à délivrer des reçus et incite financièrement les consommateurs à les réclamer. Un contribuable déclarant 35'000 euros de revenus par an devra ainsi produire des reçus pour au moins 8100 euros pour pouvoir bénéficier d'une franchise fiscale, fixée à 12'000 euros annuels.

Le régime d'imposition forfaitaire dont bénéficiaient de nombreuses professions, notamment chauffeurs de taxis ou loueurs de chambres, est aboli. Des critères objectifs de niveau de vie sont instaurés pour pouvoir sévir contre les propriétaires de yacht, piscine et autres signes extérieurs de richesse déclarant des revenus sans rapport avec leur train de vie.

Le texte prévoit également de généraliser la saisie informatique des transactions économiques, interdit les échanges en espèces supérieurs à 1500 euros, et met en place un système de recoupements des données fiscales. Il impose pour la première fois, à hauteur de 20% les revenus que l'influente Eglise orthodoxe d'Etat tire de son important patrimoine immobilier.

Supprimant toute une série de privilèges, le texte impose un barème unique pour tous les revenus, allégeant la charge fiscale pour les bas et moyens revenus, jusqu'à 40'000 euros par an, l'alourdissant au-delà. Les mesures incluent aussi une imposition plus lourde de la grande propriété foncière, et le rétablissement d'un impôt sur les successions.