Compte tenu du contexte difficile, marqué par un climat de
consommation en berne, il s'agit d'une excellente performance, a
indiqué le président de la direction générale du numéro un helvétique du commerce de détail , Herbert Bolliger, mardi devant les
médias à Zurich, en commentant l'exercice écoulé.
Le bénéfice net a bondi de 20,8% à 846 millions de francs. Cette
amélioration s'explique essentiellement par une diminution sensible
de la perte sur le résultat financier, près de quatre fois moins
importante qu'en 2008.
L'accalmie sur les marchés a en effet réduit celle-ci à -57
millions, contre -203 millions un an plus tôt. En outre, le
résultat d'exploitation (EBIT) a contribué à cette évolution
positive, gagnant 40 millions (+3,6%) à 1,153 milliard de
francs.
Leader de la branche
Cette bonne performance opérationnelle découle de l'amélioration
majeure de la productivité dans tous les domaines, a relevé Herbert
Bolliger.
Par contre, le chiffre d'affaires - déjà publié en janvier s'est
contracté de 3,1% à 24,95 milliards de francs, conséquence de trois
facteurs négatifs: les baisses de prix consenties, qui dépassent
les 300 millions de francs, le recul de 400 millions de francs des
ventes de Migrol, lié au repli des cours du pétrole, ainsi que les
difficultés du voyagiste Hotelplan, avec des ventes en baisse de
310 millions.
Le géant orange conserve néanmoins sa position de leader de la
branche en Suisse, avec une part de marché qui s'élève à 20,4%,
bien qu'en légère baisse par rapport à 2008 (20,5%). Dans le seul
secteur alimentaire, le recul est plus marqué: -0,5 point de
pourcentage à 28,1%.
Coop reprend du terrain
Migros perd ainsi du terrain face à son grand rival Coop,
notamment dans l'alimentaire. Le deuxième détaillant de Suisse a vu
l'an passé ses ventes progresser globalement de 2,4% à 19,7
milliards de francs et sa part de marché gagner 0,1 point à
17,2%.
Les chiffres sont toutefois difficilement comparables.
"Contrairement à notre principal concurrent, notre croissance ces
dix dernières années a été bien moins liée aux acquisitions", s'est
défendu le chef des finances de Migros, Joerg Zulauf, sans nommer
expressément Coop.
Migros souffre aussi de la pression croissante des discounters
allemands Aldi et Lidl. M-Budget, sa ligne de produits à bas prix,
a vu son chiffre d'affaires diminuer de 3% à 748 millions de
francs, a relevé le responsable du marketing, Oskar Sager. Un recul
dû en partie à la réduction de prix de 5% sur un tiers de la gamme,
a-t-il souligné. $
Pour 2010, Migros prévoit une croissance de 1%, a indiqué Herbert
Bolliger. Mais la guerre des prix dans la branche du détail
contraindra le groupe à rechercher des gains de productivité dans
toute sa chaîne de valeur, ce qui débouchera sur une diminution des
effectifs, a-t-il averti.
ats/sbo
Des ventes en recul
Les dix coopératives Migros ont vu leurs ventes régresser de 1,1% à 15,22 milliards de francs, en dépit de volumes écoulés plus importants.
Par contre les enseignes spécialisées progressent de 1,2% à 1,7 milliard de francs: les magasins de bricolage (Obi) affichent une croissance de 6,6%, les magasins de sport (SportXX) de 4,6% et ceux d'électronique (Melectronics) de 1,6%.
Le jardinage (Do it + Garden) est en revanche en recul (-1,3%) et surtout l'ameublement (Micasa) avec -4,6%.
Coup d'oeil sur les filiales Migros
Les filiales de Migros évoluent elles aussi différemment.
Le discounter Denner a vu son chiffre d'affaires augmenter de 2,5% tandis que la filiale internet LeShop.ch bondit de 18%.
Globus est en recul de 1,0% et les magasins Interio reculent de 6,8%.
Le chiffre d'affaires de Migrol chute de 20,8%.