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Assurance chômage: la gauche lance le référendum

Christian Levrat ne veut pas d'un assainissement de l'assurance chômage sur 16 ans.
Christian Levrat ne veut pas d'un assainissement de l'assurance chômage sur 16 ans.
La gauche et les syndicats ont lancé mardi le référendum contre la révision de l'assurance chômage sous le slogan "A eux les bonus? A nous les malus?". Ils ont jusqu'au 8 juillet pour réunir les 50'000 signatures nécessaires. Le scrutin devrait avoir lieu le 26 septembre ou le 28 novembre de cette année.

La 4e révision de l'assurance chômage est "injuste,
anti-sociale, inacceptable et absurde", ont fait valoir ses
opposants mardi lors d'une conférence de presse.

PS, Verts et syndicats réunis

Le comité référendaire réunit le PS, les Verts, ainsi que les
syndicats USS, UNIA, Travail.Suisse et des associations de
chômeurs. "Alors que les dirigeants des grandes banques renouent
avec leurs pratiques délétères en s'octroyant des bonus indécents,
les chômeurs devront supporter la réduction de leurs indemnités", a
critiqué Christian Levrat. Le président du Parti socialiste s'en
est pris aussi à l'idée d'étaler l'assainissement de l'assurance
chômage (7 milliards de déficit dès cet été) sur seize ans.



Si le peuple refuse la révision, la loi actuelle continuera de
s'appliquer. Or, celle-ci prévoit que le Conseil fédéral augmente
les cotisations salariales pour combler le déficit de l'assurance
chômage. La période nécessaire pour résorber le trou serait ainsi
nettement plus brève, a affirmé le président de l'Union syndicale
Paul Rechsteiner. Les 8,8 milliards de dettes accumulés lors de la
crise des années 90 ont été épongés en quatre ans par une hausse
des cotisations.

Non à un démantèlement des prestations

Aujourd'hui, le gouvernement dispose d'une marge d'augmentation
de 0,5% qui rapporterait 1,15 milliard de recettes en plus, a
précisé le président de Travail.Suisse, Martin Flügel. S'y ajoute
le pourcent de solidarité sur les hauts revenus (+160 millions).
Pour les partisans du référendum, le non-remboursement de la dette
ouvre grand les portes à un nouveau démantèlement des
prestations.



Pourtant, la révision à peine adoptée par le Parlement punit déjà
durement les victimes de la crise, jeunes, chômeurs de longue durée
et régions industrialisées en tête. Autre effet pervers dénoncé par
la conseillère nationale Thérèse Frösch (Verts/BE), le report des
charges sur les communes et les cantons. La réduction des
indemnités de chômage se soldera en effet par un transfert à l'aide
sociale.



Bâle-Ville craint ainsi que la révision lui coûte 6 à 8 millions
de francs à lui tout seul, a signalé l'écologiste. Et d'espérer que
les cantons et les villes s'engagent dans le camp des
opposants.



"Si les indemnités sont réduites pour les travailleurs et les
travailleuses âgés, des hommes et des femmes qui ont durement
travaillé pendant des décennies et toujours payé leurs cotisations
seront poussés à l'assistance sociale: c'est indigne", a dénoncé
Vania Alleva du syndicat Unia. Pour elle, il faudrait changer tout
le système et étendre les cotisations à tous les salaires.
Aujourd'hui, les ponctions sont réduites dès 126'000 francs de
revenu annuel et tombent dès 315'000 francs.



ats/mej

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