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"La situation de la Grèce ne peut qu'empirer"

Il faudra du temps à la Grèce pour rembourser sa dette.
Il faudra du temps à la Grèce pour rembourser sa dette.
Analystes et médias grecs se montraient mardi déçus de la méfiance des marchés face au nouvel emprunt de l'Etat grec. Le plan d'aide de l'Europe à Athènes ne parvient pas à rétablir la confiance. Les taux d'intérêt des obligations grecques ont pris l'ascenseur.

La Grèce est retournée lundi sur les marchés en lançant un
emprunt obligataire de 5 milliards d'euros sur 7 ans, quatre jours
après l'adoption par l'Union européenne d'un plan d'aide à Athènes.
Mais, à cause d'une faible demande, les taux des obligations
grecques n'ont pas baissé et restent au-dessus de 6%.



C'est trois points de plus que les obligations allemandes. Ce taux
élevé rendra encore plus coûteux pour Athènes le remboursement de
son énorme dette.

Les problèmes continuent

"Après l'annonce du plan de prêts bilatéraux et du FMI, beaucoup
s'attendaient à une nette baisse des taux d'intérêt que la Grèce
devrait payer pour sa dette", a commenté l'analyste de Commerzbank
Ulrich Leuchtmann. "La situation de la Grèce à long terme ne peut
qu'empirer, sauf si les taux baissent. Une hausse des
remboursements d'intérêts risque ainsi d'annuler en partie
l'éventuel succès de mesures d'économies pour réduire le déficit",
a-t-il noté. "Cela montre que les problèmes de la Grèce sont loin
d'être terminés", a renchéri la Rabobank dans une note.

L'aide européenne remise en cause

"Les nouvelles obligations sont fraîchement accueillies",
titrait mardi le quotidien financier grec Naftemboriki. Le filet de
sécurité annoncé par l'Europe est "complètement troué", jugeait le
quotidien de gauche Avgi, puisque le gouvernement a dû offrir pour
cet emprunt obligataire un taux de 5,9%, à peine moins élevé que
les 6% offerts pour l'emprunt de début mars. L'agence de notation
Fitch a aussi exprimé son scepticisme lundi soir, jugeant le
mécanisme européen d'aide à la Grèce "opaque".



Le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou ne s'alarme
pas pour autant: il a qualifié la nouvelle émission de "succès" et
reste optimiste sur une baisse du taux d'intérêt. "Nous avions
besoin d'aller sur le marché d'urgence pour réunir des fonds, afin
de faire face à nos échéances pour avril et mai, sachant que les
marchés fermeront pour environ une semaine à Pâques", a-t-il
expliqué. "Maintenant nous avons passé le cap d'avril, et nous ne
devons plus que faire face à l'échéance de mai."



ats/cc

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Les milliards que la Grèce doit emprunter

Mardi soir, le taux des obligations grecques sur 10 ans bondissaient à 6,416%, contre 6,289% lundi soir, compliquant encore pour la Grèce le remboursement de son énorme dette.

Le pays doit encore emprunter plus de dix milliards d'euros d'ici à la fin mai.

"Les troisième et quatrième trimestres vont être plus favorables pour le papier grec", car Athènes aura effectué le plus gros de ses émissions, a ainsi estimé Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez Natixis.

"C'est à ce moment qu'on pourrait voir une certaine normalisation", a-t-il ajouté.

Pour continuer à refinancer sa dette publique de 300 milliards d'euros, la Grèce avait besoin au total de près de 54 milliards d'euros pour l'an 2010.

Athènes a déjà lancé deux emprunts les 25 janvier et 4 mars, avec une échéance de respectivement 5 et 10 ans.

La première a permis de lever 8 milliards d'euros à un taux de 6,20% et la deuxième 5 milliards d'euros à 6,38%.