Lundi matin, l'écart entre les bons du trésor grecs à dix ans et
leur équivalent allemand, considéré comme la référence en matière
de stabilité, s'était réduit de plus de 3,4%. Cette baisse entraîne
le coût du crédit et semble montrer de la part des investisseurs un
regain de confiance dans la Grèce.
Des emprunts plutôt que le plan d'aide
Le gouvernement grec a réaffirmé à maintes reprises ces derniers
jours sa volonté de continuer à emprunter sur les marchés plutôt
que réclamer l'activation du plan d'urgence.
Satisfaits du volume d'aide, supérieur à leurs attentes, des
responsables du ministère des Finances veulent attendre pendant
«les prochains jours et prochaines semaines» la réaction des
marchés avant de décider de la possible utilisation du mécanisme de
sauvetage.
Extincteur financier
«A court terme, la Grèce a besoin de taux d'intérêt plus bas. Si
les taux ne baissent pas, je crois qu'ils utiliseront le
mécanisme», a estimé l'économiste indépendant Vangelis
Agapitos.
«Installer un extincteur d'incendie sur le mur ne veut pas dire
qu'on l'utilisera un jour», a déclaré lundi matin le porte-parole
du gouvernement allemand. L'Allemagne a freiné des quatre fers ces
dernières semaines pour éviter que des taux trop préférentiels
soient accordés à la Grèce pour ces prêts bilatéraux.
ap/cc
Le plan d'aide en détail
Les pays de la zone euro sont disposés à prêter des fonds à la Grèce à un taux "autour de 5%". Il serait nettement plus bas que le taux de 7,5% affiché la semaine dernière sur le marché obligataire.
Le plan est très détaillé, mais c'est surtout le montant qu'il met à disposition qui le rend exceptionnel explique Cyril Régnat, stratégiste obligataire chez Natixis.
Ces 57 milliards de francs envisagés représentent "la totalité des besoins de financement" d'Athènes pour 2010, souligne M. Régnat. Les analystes de Crédit Suisse soulignent ainsi de leur côté que "la seule raison qu'aurait la Grèce de ne pas activer ce plan d'aide est une réduction rapide des taux sur le marché au cours des prochains jours".
Pour l'expert financier Manos Hatzidakis de la société grecque de courtage Pigasos, "c'est une bonne décision. Elle crée les conditions d'une sortie de tunnel et de développement si le gouvernement prend les mesures nécessaires".