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Plan d'aide européen: la Grèce veut des précisions

L'Europe va encore une fois se rendre au chevet de la Grèce.
Les pays de la zone euro ont décidé un plan d'aide à la Grèce sans précédent.
La Grèce a demandé jeudi que des négociations supplémentaires soient menées sur son plan de sauvetage européen, tout en affirmant ne pas vouloir activer les prêts bilatéraux garantis par les pays de l'eurozone et le Fonds monétaire international (FMI).

Des représentants de la Commission européenne se rendront lundi
prochain à Athènes à la demande des autorités grecques pour des
discussions sur le mécanisme d'aide financière, a annoncé jeudi le
commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn.



"La Commission continue de travailler étroitement avec la Banque
centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI)
sur ce mécanisme", a-t-il précisé dans un communiqué, en réponse à
la demande des autorités grecques.

Clarifier le mécanisme

La Grèce a demandé des discussions avec la Commission
européenne, la BCE et le FMI pour clarifier le mécanisme d'aide,
sans que cela ne constitue une demande d'aide, a précisé le
ministère grec des Finances et l'agence de presse grecque Ana
(semi-officielle).



Selon Ana, la Grèce veut notamment connaître les montants des
prêts dont elle pourrait bénéficier après 2010 dans le cadre du
mécanisme d'aide.



Le FMI a déjà annoncé qu'il envoyait lundi une mission à Athènes
pour discuter d'un éventuel prêt, à la demande des autorités
grecques.



Le gouvernement grec n'exclut pas d'activer les prêts bilatéraux,
mais préfère lever l'argent sur les marchés financiers. Athènes
doit emprunter environ 11 milliards d'euros le mois prochain, et a
déjà levé près de la moitié des 54 milliards d'euros nécessaires
pour 2010.



Mais la Grèce a de nouveau vu le coût de ses emprunts augmenter
sur les marchés jeudi, malgré l'engagement des grands argentiers
des 16 pays de la zone euro dimanche à mettre à la disposition
d'Athènes jusqu'à 30 milliards d'euros pour la première année, le
FMI rajoutant dix milliards.



afp/ant

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Le plan d'aide en détail

Les pays de la zone euro sont disposés à prêter des fonds à la Grèce à un taux "autour de 5%". Il serait nettement plus bas que le taux de 7,5% affiché la semaine dernière sur le marché obligataire.

Le plan est très détaillé, mais c'est surtout le montant qu'il met à disposition qui le rend exceptionnel explique Cyril Régnat, stratégiste obligataire chez Natixis.

Ces 57 milliards de francs envisagés représentent "la totalité des besoins de financement" d'Athènes pour 2010, souligne M. Régnat. Les analystes de Crédit Suisse soulignent ainsi de leur côté que "la seule raison qu'aurait la Grèce de ne pas activer ce plan d'aide est une réduction rapide des taux sur le marché au cours des prochains jours".

Pour l'expert financier Manos Hatzidakis de la société grecque de courtage Pigasos, "c'est une bonne décision. Elle crée les conditions d'une sortie de tunnel et de développement si le gouvernement prend les mesures nécessaires".