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Les avions décollent en ordre dispersé en Europe

Une image qui remonte le moral à tous les passagers bloqués en Europe.
Une image qui remonte le moral à tous les passagers bloqués en Europe.
Les vols ont progressivement repris mais de manière très chaotique mardi en Europe, au grand soulagement de millions de passagers. Entre 55 et 60% des vols devraient être assurés, annonce Eurocontrol. Un nouveau nuage de cendres volcaniques menace en revanche d'arriver vers la Grande-Bretagne.

Mardi matin, 10'000 vols, sur un total de 27'500 prévus, sont
déjà programmés, indique l'agence de navigation européenne
Eurocontrol. "La situation s'améliore énormément aujourd'hui", a
expliqué Brian Flynn, responsable adjoint des opérations de
l'agence.

Les conditions météo s'améliorent

"La situation, c'est qu'aujourd'hui, environ 75% du continent
européen est ouvert, ce qui permet d'assurer 55-60% des vols",
a-t-il poursuivi. "Nos prévisions, c'est que petit à petit, les
vols normaux vont reprendre dans les prochains jours". Selon lui,
les conditions météorologiques s'améliorant, une autre éruption en
Islande n'aurait probablement pas les mêmes effets dévastateurs sur
le trafic aérien.



L'éruption d'un volcan le 14 avril dans le sud de l'Islande a
provoqué un chaos sans précédent et des pertes historiques pour les
compagnies aériennes et la situation était loin d'être revenue à la normale
mardi matin.



Les avions peuvent à nouveau voler en Suisse : l'espace a aérien est en effet
rouvert mardi 08h00. Même si le nuage de cendres reste actuellement
toujours au-dessus de la Suisse, sa concentration a
considérablement diminué.

Le détail en Europe

En France, les premiers avions ont
décollé mardi matin des aéroports parisiens, qui devraient assurer
au total 30% des vols nationaux et internationaux habituellement
programmés. Un total de 564 vols devaient partir de Roissy, contre
1500 en temps normal, et 272 d'Orly, contre 700 d'ordinaire. Sur ce
total, qui correspond à 30% du trafic normal, les trois-quarts sont
des vols internationaux qui devaient reprendre progressivement dans
la journée.



De même, le trafic aérien a repris partiellement en Belgique,
seuls les atterrissages étant autorisés. L'espace aérien du nord de
l'Italie a lui aussi lentement rouvert à partir de 06H00 GMT. De
même, la Lufthansa prévoyait d'assurer mardi "environ 200 vols",
soit moins de 15% de son trafic mondial habituel. Sa concurrente,
Air Berlin, a indiqué qu'elle revenait à un "trafic normal sur ses
lignes".



Le Danemark a prolongé la fermeture de ses aéroports jusqu'à
mercredi 00H00 GMT au moins, mais a maintenu ouvert son espace
aérien au-dessus de 6000 mètres. La Norvège a de nouveau fermé
mardi une partie de son espace aérien dans le sud-ouest. Un
porte-parole de l'Agence nationale de navigation aérienne polonaise
(PAZP) a indiqué que l'espace aérien resterait fermé mardi
au-dessus de tous les aéroports de Pologne.

Ouvertures et fermetures

L'espace aérien a rouvert comme prévu mardi à 06h00 GMT dans le
nord du Royaume-Uni, mais la situation reste très incertaine, les
services nationaux du trafic aérien (NATS) ayant annoncé que
l'éruption s'était intensifiée et qu'un nouveau nuage de cendres se
dirigeait vers le pays.



La compagnie aérienne British Airways a annoncé qu'elle annulait
tous ses vols court et moyen-courriers mardi, en raison de
nouvelles inquiétudes sur l'intensité du nuage de cendres
volcaniques. Mardi matin, British Airways a indiqué qu'elle
espérait reprendre ses vols long-courriers après 15H00 GMT.
L'Irlande a pour sa part repoussé jusqu'à "au moins" 12H00 GMT la
réouverture de son espace aérien.



La compagnie à bas coûts easyJet a annulé jusqu'à 16h00 GMT tous
ses vols en Europe du Nord, dont le Royaume-Uni, mais les a
maintenus dans le sud de l'Europe.

Normalisation jeudi?

Le retour complet à la normale du trafic aérien est attendu
d'ici jeudi, selon Eurocontrol. Il faudra dans tous les cas
plusieurs jours afin de mettre fin à l'engorgement et les files
d'attente dans les aéroports, où certain touristes attendent de
pouvoir rentrer chez eux depuis plusieurs jours.



Les premiers bilans commencent aussi à être tirés. Les compagnies
aériennes chiffrent à déjà plus d'un milliard d'euros leurs pertes,
davantage qu'après les attentats du 11 septembre 2001. Et les
pouvoirs publics sont montrés du doigt. On leur reproche d'avoir
appliqué à l'excès le "principe de précaution".

L'OMM se montre optimiste

L'Organisation météorologique
mondiale (OMM) a annoncé mardi des prévisions optimistes sur
l'évolution de l'éruption volcanique en Islande et ses conséquences
sur le trafic aérien. «D'un point de vue géophysique, tous les
indicateurs sont très, très positifs pour la deuxième partie de la
semaine», a déclaré à Genève Herbert Puempel, responsable de la
division de météorologie aéronautique à l'OMM, organisation
affiliée aux Nations unies.



«A moins que quelque chose de catastrophique se produise en
Islande, la situation actuelle contient de nombreux signes positifs
pour le week-end à venir», a-t-il ajouté. Selon le météorologue,
les vents poussent les nuages de «la couche inférieure de
l'atmosphère» vers l'ouest et la côte américaine, mais à «des
niveaux très bas». «Les vols transatlantique, habituellement entre
10 et 12 kilomètres d'altitude, ne seront donc pas du tout
concernés par ce nuage de cendres très bas», a-t-il souligné.

Moins de cendres en Islande

Trois cratères du volcan en éruption crachaient des cendres
mardi matin, mais en volume moins important que les jours précédents , a indiqué
la police islandaise. "L'activité volcanique est toujours
considérable sur le site et trois cratères apparemment séparés sont
toujours en éruption", dit la police dans un communiqué. Mais "le
panache qui s'élève au-dessus du volcan est plus petit et plus
clair, ce qui signifie qu'il n'y pas beaucoup de cendres dedans",
ajoute la police.



Enfin, les premières répercussions sur l'économie ont été signalées,
surtout en Asie. Nissan a par exemple dû réduire sa production
faute de matières premières.



agences/cer

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Retour à la normale jeudi?

Le retour complet à la normale du trafic aérien en Europe est attendu d'ici jeudi, à condition que l'éruption ne gagne pas en intensité.

Ce qui n'est pas garanti car les nuages de fines particules, dangereuses pour les moteurs d'avions, continuent à menacer.

Le volcan islandais a ainsi envoyé lundi un nouveau nuage de cendres vers le Royaume-Uni, ont annoncé dans la soirée les autorités aéronautiques britanniques.

Il faudra aussi plusieurs jours afin de mettre fin à l'engorgement et les files d'attente dans les aéroports, où certain touristes attendent de pouvoir rentrer chez eux depuis plusieurs jours.

Les premiers bilans commencent aussi à être tirés. Les compagnies aériennes chiffrent à déjà plus d'un milliard d'euros leurs pertes, davantage qu'après les attentats du 11 septembre 2001.

Et les pouvoirs publics sont montrés du doigt. On leur reproche d'avoir appliqué à l'excès le "principe de précaution".