Selon l'Organisation européenne de la navigation aérienne
Eurocontrol, tout l'espace aérien au-dessus de 20'000 pieds est
maintenant disponible, et presque la totalité de l'espace aérien
européen situé en-dessous l'est aussi.
Un retour à la normale du trafic aérien est attendu jeudi, à
condition que l'éruption du volcan ne gagne pas à nouveau en
intensité, ce qui ne semble pas être le cas: le volcan a perdu 80%
de son intensité, selon les spécialistes. De plus, un changement de
direction du vent devrait pousser les cendres vers l'Arctique en
fin de semaine.
La reprise du trafic aérien européen se déroule toutefois encore
ordre dispersé et fragile.
Une lente réouverture
Les espaces aériens britannique et irlandais ont été rouverts à
21h mardi soir, après l'adoption de nouvelles règles pour évaluer
les risques posées par le nuage de cendres. Un premier vol de
British Airways a atterri à Londres après cinq jours de blocage
total. En début de matinée toutefois, seulement 26 vols avaient
atterri à Heathrow, dont 22 vols British Airways. Le premier avion
à décoller est parti pour Rome. Les panneaux d'enregistrement font
toujours état de dizaines d'annulations.
En France, la reprise du trafic aérien va s'amplifier mercredi,
avec pour objectif d'assurer tous les vols long-courriers et 60%
des vols moyen-courriers. Tous les long-courriers sont assurés au
départ de Paris-Roissy, ont annoncé les autorités.
L'espace aérien allemand a lui rouvert à 9h GMT. Le trafic a été
autorisé pour les seize aéroports internationaux du pays. Le patron
de Lufthansa a dit pouvoir assurer 500 vols durant la journée,
contre 1800 habituellement. En Suisse , la situation se normalise progressivement.
Le ciel s'ouvre peu à peu
La Pologne, la Hongrie, la Slovaquie,
la Norvège et le Danemark ont confirmé la réouverture au moins
temporaire de leur espace aérien. Le trafic aérien a également
repris partiellement en Belgique et en Italie. Il en sera de même
dans la journée en Suède. La Finlande a elle autorisé les vols
avant de faire marche arrière en milieu de journée et de fermer
l'aéroport d'Helsinki.
Air China, la deuxième compagnie nationale chinoise, a annoncé la
reprise dans la journée de ses vols vers Moscou, Stockholm et
Rome.
Au total, moins de la moitié des vols prévus normalement dans la
journée de mardi en Europe, soit 13'000 vols sur 28'000 en temps
normal, ont été effectués, selon Eurocontrol. Cette reprise
partielle des vols a toutefois permis d'acheminer des centaines de
milliers parmi les millions de voyageurs bloqués à travers le
monde.
Les risques réévalués
"Le principal obstacle à la reprise des vols était de comprendre
quelle était la tolérance des appareils au niveau de concentration
des cendres", a indiqué les autorités de l'aviation civile
britannique. "Les constructeurs sont à présent convenus d'un plus
grand niveau de tolérance dans les zones de faible densité de
cendres", ont-elles expliqué, tout en demandant aux compagnies
aériennes de procéder à leurs propres évaluations des
risques.
La fermeture de la plus grande partie de l'espace aérien
britannique pendant cinq jours avait été vivement critiquée par les
compagnies aériennes britanniques.
L'Organisation de l'aviation civile internationale a elle indiqué
mardi à l'ONU qu'il n'y avait pas, pour le moment, de normes
internationales sur la concentration de cendres volcaniques
risquant de présenter un danger pour les avions.
agences/boi