Le manque à gagner s'est lui chiffré entre 5 et 6 millions de
francs par jour de samedi à lundi, journées durant lesquelles
l'ensemble de la flotte est restée au sol, a précisé vendredi au
siège de Swiss à Kloten, Harry Hohmeister, le patron de la filiale
de Lufthansa. Toutefois, pour l'heure aucun chiffre précis n'est
disponible.
La sécurité des clients est restée la priorité absolue. Harry
Hohmeister a rappelé que Swiss n'entend pas solliciter d'aide de la
part de la Confédération. La compagnie dispose de fonds propres
suffisants et elle n'est pas en indélicatesse avec ses
liquidités.
Toutefois, Swiss ne rejetterait pas un dédommagement au titre de
chômage partiel de la part de Secrétariat d'Etat à l'économie
(Seco). Le transporteur estime devoir être traité comme les autres
branches.
Pistes juridiques et politiques à l'étude
A l'image de sa maison-mère Lufthansa, la compagnie explore les
possibilités juridiques et politiques consécutives à la fermeture
du ciel européen durant plusieurs jours. "Mais nous n'allons pas
poser des exigences insensées et excessives", a poursuivi Harry
Hohmeister.
Jeudi soir, moins de 400 passagers, notamment à Bangkok et
Shanghaï, attendaient encore de pouvoir rentrer. Durant la
fermeture d'une bonne partie de l'espace aérien européen,
pratiquement l'ensemble de la flotte long-courrier se trouvait dans
des aéroports étrangers, la flotte européenne est restée elle en
Suisse.
Pour les passagers laissés en rade, la filiale de Lufthansa a
organisé vingt transferts en car lundi et mardi entre Zurich et
Londres, Genève et Prague, Zurich et Venise ainsi que la route
Zurich - Hanovre - Hambourg - Copenhague.
Quelque 17'000 SMS ont été envoyés chaque jour à des clients de
Swiss pour les informer de la situation. A l'aéroport de Zurich,
les passagers ont été approvisionnés entre jeudi et lundi avec 2268
litres d'eau. Quelque 4800 croissants aux chocolats et 100
kilogrammes de fruits, entre autres, ont été distribués.
Services et structures également touchés
De son côté, Swissport, active dans les services d'assistance au
sol, évalue à 15 millions de francs au maximum les dommages au
niveau de son activité internationale.
Les perturbations ont également entraîné un manque à gagner de 7 à
8 millions de francs pour l'aéroport de Zurich-Kloten. Au total, ce
sont environ 3000 vols qui ont dû être annulés jusqu'à ce
vendredi.
En outre, on ignore si la fréquentation de l'aéroport va s'en
trouver affectée pour l'année en cours, alors que sa direction
tablait sur une progression de 3% à 5%.
L'Aéroport international de Genève-Cointrin (AIG) enfin estime à
3,8 millions de francs le manque à gagner. Au total 1600 vols
comptabilisant plus de 164'000 passagers ont été annulés du
vendredi au mardi.
Il s'agit d'une mauvaise nouvelle mais ce manque à gagner ne met
pas en péril l'exercice de l'aéroport, a indiqué vendredi Aline
Yazgi, la responsable des relations extérieures de l'AIG.
ats/jeh
Kuoni chiffre ses pertes à 18 millions de francs
Kuoni estime à 18 millions de francs son coût des perturbations causées par le blocage du trafic aérien suite à l'éruption volcanique en Islande.
Le montant sera intégré dans les comptes semestriels du premier voyagiste suisse. Kuoni signale par ailleurs que presque la totalité des 7500 clients au bénéfice d'un forfait de voyage a désormais pu regagner son domicile, un peu plus d'une semaine après le début des problèmes. Ces personnes proviennent de Suisse et de Scandinavie, précise le communiqué diffusé vendredi.
Si l'on ajoute les clients qui n'ont pas pu partir, faute d'avion, l'effectif grimpe à 15'000. Sur les autres marchés du groupe, les désagréments ont concerné des voyageurs individuels. Pour cette catégorie, l'entreprise zurichoise s'active encore à organiser leur retour en collaboration avec les compagnies aériennes.
D'autres entreprise suisses ont articulé cette semaine des estimations quant aux coûts occasionnés par le blocage des avions. Ainsi, Swissport, active dans les services d'assistance au sol, évalue à 15 millions de francs au maximum les dommages au niveau de son activité internationale.
Les CFF restent discrets sur leurs gains
L'interdiction de vol généralisée en Europe décidée à la suite de l'éruption du volcan islandais a également eu des conséquences pour les CFF.
Elle a entraîné la mise sur pied de 163 trains spéciaux supplémentaires pour un coût total d'au moins 2,8 millions de francs.
Si ces manoeuvres ont eu un prix, elles ont aussi apporté des recettes supplémentaires pour un montant non encore défini, mais dans une moindre mesure, a estimé l'ex-régie.