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Le PLR s'attaque aux salaires démesurés

Le PLR juge le salaire du patron de Credit Suisse "sans rapport avec le travail fourni".
Le PLR juge le salaire du patron de Credit Suisse "sans rapport avec le travail fourni".
Le comité du Parti libéral-radical (PLR) prend ses distances avec "la politique salariale démesurée de quelques entreprises". Il invite les actionnaires du Credit Suisse à rejeter le rapport sur les rémunérations 2009, qui prévoit notamment un bonus de 18 millions pour le CEO Brady Dougan.

Réuni lundi, le comité exécutif du PLR s'est penché sur les
bonus excessifs qui, écrit-il dans un communiqué, "sapent le
soutien de la population envers notre système économique libéral".
Le salaire de Brady Dougan, par exemple, est jugé "sans rapport
avec le travail fourni ou le risque entrepreneurial".



Ces entreprises discréditent "le modèle suisse à succès" en
matière d'économie de marché et cela doit changer, selon le PLR.
C'est pourquoi le parti refusait la décharge aux anciens dirigeants
de l'UBS et propose maintenant aux actionnaires du Credit Suisse de
rejeter le rapport sur les rémunérations qui leur sera soumis lors
de l'assemblée générale prévue vendredi à Zurich.

Ce rapport 2009 prévoit un
total de 148,9 millions de francs de salaires et bonus pour la
douzaine de cadres dirigeants. Brady Dougan reçoit un bonus de 17,9
millions, ainsi que des montants provenant du programme de primes à
long terme PIP, lancé en 2004. Il a reçu a ce titre des actions
d'une valeur d'environ 70 millions de francs, avait annoncé la
banque à fin mars.



Interrogé par l'ATS, le président du PLR Fulvio Pelli a estimé que
l'économie dans ce pays devait rester libre mais qu'elle devait
également "prendre conscience de ses responsabilités". Lorsque les
entreprises n'agissent pas de manière responsable, les actionnaires
doivent protester, selon Fulvio Pelli. Car si l'Etat doit
intervenir, "alors notre pays n'est plus libéral, et il faut éviter
cela".



Cette annonce du comité du PLR intervient deux jours après
l'assemblée générale qui a vu s'affronter les ailes "industrielle"
et "financière" du parti. Sous l'influence de la seconde, la
stratégie initiale de "l'argent propre", avec 11 mesures
supplémentaires, a au final accouché d'un projet plus modéré.



ats/cab

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Pas de limitation légale

Pour le PLR, les bonus devraient être liés aux succès à moyen terme, avec possibilité de malus: pas de bonus sans malus, écrit le PLR.

Le montant maximal des programmes de bonification doit être limité par les entreprises elles-mêmes.

Quant aux banques, elles devraient utiliser leurs bénéfices pour renforcer leur capital propre en prévision de temps plus maussades au lieu de payer des bonus fantaisistes.

Enfin, les actionnaires doivent participer activement aux assemblées générales et pouvoir voter de manière contraignante sur le système de rémunération, y compris les programmes de bonus.

Pour l'heure, le PLR rejette des limitations légales des salaires ou autres mesures rigides mais si l'économie n'entend pas l'appel de la politique, la colère de la population se fera sentir dans les votations et les lois, conclut le parti.

Brady Dougan se justifie

Jeudi dernier, Brady Dougan avait justifié le versement de gros bonus aux responsables du numéro deux bancaire helvétique.

Selon l'Américain, il faut considérer ces rémunérations en lien avec les performances que l'établissement a réalisées, lors de la traversée de la crise en particulier.