Ce vote de rejet oblige les principaux élus en charge du projet
à retourner à la table des négociations. Ils devront tenter
d'élaborer un compromis acceptable par les deux grands partis, ce
qui permettrait d'ouvrir prochainement les débats sur un texte
remanié.
Le président Barack Obama et les membres démocrates du Congrès
souhaitent renforcer l'arsenal réglementaire permettant d'encadrer
les activités des banques et des marchés de capitaux. L'objectif
est de prévenir une nouvelle crise comparable à celle de 2008-2009,
qui a plongé l'économie américaine dans une grave récession.
Obama profondément déçu
De nombreux républicains admettent la nécessité d'une réforme,
mais s'opposent au projet démocrate. Ils lui reprochent de
renforcer exagérément les pouvoirs des autorités fédérales.
Barack Obama s'est dit "profondément déçu" que les républicains
aient voté en bloc contre l'ouverture des débats sur la réforme de
Wall Street, empêchant d'en discuter en séance plénière. "Les
Américains ne peuvent se permettre cela", a ajouté le président
américain dans un communiqué. Il a accusé certains républicains de
retarder les débats pour "poursuivre les discussions derrière des
portes closes, où les lobbyistes de l'industrie financière peuvent
amoindrir la réforme ou bien la tuer".
Un dossier politiquement explosif
A bientôt six mois des élections de mi-mandat, les discussions
sur le sort de Wall Street s'intensifient à Washington. Selon un
sondage Washington Post/ABC publié lundi, l'opinion américaine
soutient à 65% contre 31% un renforcement du contrôle du système
financier.
"La réforme de Wall Street est de la dynamite politique et les
républicains viennent juste d'allumer la mèche", a écrit dans un
communiqué le sénateur Robert Menendez. Président du comité de
campagne sénatorial démocrate, le sénateur a fustigé la position
des républicains qui se rangent "aux côtés des intérêts
particulier".
agences/fm
La banque Goldman Sachs devant le Sénat
Ce vote intervient alors que les dirigeants de la banque Goldman Sachs, visée par une enquête pour fraude, doivent s'exprimer mardi devant une commission du Sénat.
Le but est de trouver des explications à la crise financière de 2008.
Selon les enquêteurs du Sénat, la banque avait élaboré une stratégie pour profiter de l'effondrement du marché immobilier et a engrangé des milliards de dollars au détriment des clients.
Les enquêteurs estiment que la banque a trompé les investisseurs sur des investissements hypothécaires complexes et toxiques.
Ces faits avaient provoqué l'effondrement du marché en 2007.