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La Grèce fait vaciller les bourses mondiales

L'Europe va encore une fois se rendre au chevet de la Grèce.
L'Europe va encore une fois se rendre au chevet de la Grèce.
La crise grecque a semé mardi la panique sur les marchés et commencé à s'étendre au Portugal, accentuant la pression sur l'Union européenne pour qu'elle débloque au plus vite l'aide promise. Les dirigeants des pays de la zone euro se préparent à tenir un sommet le 10 mai.

Nouveau coup dur pour la Grèce, l'agence de notation Standard
and Poor's (SP) a abaissé de trois crans la note du pays, de "BBB+"
à "BB+". Ce faisant, SP va rendre plus difficile l'accès de la
Grèce au marché, sa dette étant désormais considérée comme un
investissement à haut risque.



Cette décision "ne correspond pas aux véritables données de
l'économie grecque", a réagi le ministère des Finances dans un
communiqué. La crise de défiance qui frappe les finances grecques a
commencé à s'étendre au Portugal, qui a vu lui aussi sa note
dégradée par SP. Un vent de panique a également soufflé sur les
Bourses européennes qui ont toutes clôturé en forte baisse, tandis
que l'euro et les cours du pétrole se repliaient nettement en fin
de journée.

Pas de lâchage de la Grèce

Tentant d'éteindre l'incendie, le président de la Banque
centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a déclaré qu'il
était "hors de question" que la Grèce ou un autre pays de la zone
euro fasse défaut sur ses obligations. Mais sur le marché
obligataire, où se négocie la dette des Etats, les taux grecs ont
battu de nouveaux records mardi, autour de 9,6%.



Si on n'aide pas les Grecs, "ils vont être dans une situation
insoutenable", a reconnu le directeur général du Fonds monétaire
international (FMI), Dominique Strauss-Kahn. Au vu des conditions
de marché "totalement prohibitives", la Grèce ne peut plus
emprunter, s'est inquiété le ministre des Finances Georges
Papaconstantinou, pressant l'UE et le FMI de débloquer l'argent
d'ici le 19 mai, date à laquelle arrive à échéance une obligation
d'Etat de 9 milliards d'euros.

Bon pour l'Allemagne

Son appel semble avoir été entendu. Les dirigeants des pays de
la zone euro se préparent à tenir un sommet le 10 mai pour
approuver le versement de l'aide, a indiqué à l'AFP une source
proche de la présidence espagnole de l'UE. Et la Commission
européenne devrait rendre au plus tard la semaine prochaine un avis
sur le bien-fondé de la requête grecque, la mission préparatoire
qu'elle effectue avec la BCE et le FMI étant sur le point de se
conclure.

Même l'Allemagne, réticente à
aider la Grèce à l'approche d'élections régionales le 9 mai qui
s'annoncent risquées pour la coalition au pouvoir, affichait mardi
de meilleures dispositions. Le gouvernement "ne laisser(a) pas
tomber la Grèce", a assuré le ministre allemand des Finances, dans
un entretien à paraître mercredi.



La date retenue du 10 mai permettrait aussi à l'Allemagne
d'achever la procédure qui doit permettre à son Parlement
d'approuver le versement de son aide. La contribution est la plus
importante avec 8,4 milliards d'euros. Angela Merkel doit compter
avec une opinion allemande majoritairement hostile à payer pour un
pays reconnu coupable d'avoir maquillé ses chiffres de
déficits.



Le programme de prêts envisagé pour Athènes est sans précédent à
plus d'un titre. C'est d'abord la première fois qu'un pays de la
zone euro en bénéficiera. Au plus fort de la crise financière en
2008-2009, des pays de l'UE, non membres de la zone euro, ont eu
recours aussi à l'aide internationale. Mais les deux plus gros
bénéficiaires, la Hongrie et la Roumanie, s'étaient contentées de
20 milliards d'euros répartis sur plusieurs années.



Cette fois l'objectif serait d'activer le plan d'aide à la Grèce,
passant par des prêts de 30 milliards d'euros des pays de la zone
euro pour 2010, et de quelque 15 milliards d'euros du FMI.



afp/cab

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Les marchés ont le vertige

Les Bourses européennes ont terminé en fort repli dans des marchés très inquiets d'une éventuelle contagion des problèmes grecs à d'autres pays européens fragiles, notamment ceux que l'on surnomme les "PIIGS" (le Portugal, l'Irlande, l'Italie, la Grèce et l'Espagne).

Les Bourses de Madrid et de Lisbonne ont chuté respectivement de 4,19% et de 5,36%, dans le sillage de la Bourse d'Athènes qui a perdu de 6% mardi, sa plus forte baisse depuis octobre. L'Irlande a vu son indice se replier de 3,70%.

En Allemagne, le Dax a cédé 2,73%, le Footsie à Londres 2,61%, pendant qu'à Paris, le CAC 40 a fini en baisse de 3,82%, soit sa pire séance en 2010. La Bourse de Bruxelles a plongé de 3,34% et celle de Milan de 3,28%. La Bourse suisse a fini en recul de 2,04%.

La Bourse de New York a elle aussi clôturé en nette baisse mardi après l'annonce de l'abaissement de la dette du Portugal: le Dow Jones a ainsi perdu 1,90% et le Nasdaq 2,04%.