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L'interdiction de fumer entre en vigueur en Suisse

Les Suisses laissent désormais leurs mégots à l'extérieur.
Les Suisses laissent désormais leurs mégots à l'extérieur.
Les Suisses n'ont désormais plus le droit de fumer dans les lieux publics et au travail. L'entrée en vigueur samedi de la loi fédérale sur la protection contre le tabagisme passif sonne le glas du dernier bastion des fumeurs en Romandie. Après des années de résistance, le Jura doit se soumettre.

En plus du problème des mégots dans les rues, la nouvelle loi fédérale qui entre en
vigueur ne résoud pas tous les problèmes et prévoit des exceptions.
Bars et restaurants peuvent se déclarer établissements fumeurs pour
autant que leur surface ne dépasse pas les 80 m2 et qu'ils soient
équipés d'une ventilation.



Une autre possibilité est l'installation de fumoirs avec un
service assuré par des employés ayant donné leur accord. Dans tous
les cas, l'établissement doit être équipé d'une aération et être
clairement signalé comme lieu fumeur de l'extérieur. Celui qui ne
respecte pas la loi pourra écoper d'une amende d'au maximum 1000
francs.



Cette loi ne mettra pas un terme à la confusion. Comme les cantons
gardent le dernier mot, ceux qui ont instauré un système plus
sévère avec par exemple des fumoirs sans service n'auront pas à
s'aligner sur la solution fédérale. Quinze cantons, dont Berne,
Genève, Neuchâtel, Fribourg, Vaud et Valais, ont déjà édicté des
lois cantonales plus sévères.

Irréductible Jura

Parmi les irréductibles réfractaires à
l'interdiction de fumer figure le canton du Jura, qui abrite la
manufacture de cigarettes British American Tobacco, ex-Burrus, un
très important contribuable qui emploie plusieurs centaines de
collaborateurs. D'aucuns estiment que l'Etat devait trouver un
équilibre entre santé publique et intérêts économiques.



Rejetant l'accusation de laxisme, le Jura a voulu privilégier une
réglementation prenant en compte les intérêts de chacun. Si elles
ont interdit la fumée dans les locaux de l'Etat et les hôpitaux,
les autorités n'ont jamais donné de signal clair s'agissant des
restaurants.



Les rares velléités en faveur d'une interdiction ont été rejetées.
C'est au nom de la liberté et du libre choix des restaurateurs que
le Parlement s'était opposé à toute intervention visant à protéger
la population contre la fumée passive. "Ce n'est pas parce que
d'autres cantons ont légiféré qu'il faut aussi le faire", avait
lancé un député lors du rejet d'une motion en 2009.

Peu de restaurants fumeurs

Dans les faits, ce n'est de loin pas la ruée pour conserver le
statut de restaurant fumeur comme l'autorise la loi. "Nous n'avons
reçu que deux demandes d'établissements de moins de 80m2 qui
désirent rester fumeurs", a expliqué Jean Parrat, du Service
jurassien des arts et métiers et du travail.



S'agissant de l'installation d'un fumoir, le canton ne dispose pas
de chiffres car cet aménagement ne nécessite pas d'autorisation.
"Il y aura moins de dix fumoirs dans le Jura", estime Jean Parrat
en se référant à d'autres cantons. Dans le Jura, quelque 80% des
restaurants sont des petits établissements de campagne.



Le coût d'une ventilation agréée pour un fumoir décourage bien des
restaurateurs. "L'investissement s'élève autour de 30'000 francs",
relève Jean Parrat.



ats/boi

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En Suisse alémanique aussi

Les fumeurs jurassiens ne sont pas les seuls à se soumettre à la nouvelle législation fédérale sur la fumée passive.

Ceux des cantons de Schaffhouse, d'Appenzell Rhodes-Intérieures ou encore de Lucerne devront aussi se plier aux nouvelles règles.

Dans d'autres cantons comme Zurich ou Argovie c'est une réglementation cantonale qui va entrer en vigueur ce même jour.

Si celle d'Argovie est similaire à la législation fédérale, celle de Zurich ne prévoit pas que les plus petits établissements puissent être fumeurs. Seuls les fumoirs y seront autorisés.

Dans 19 cantons, les restaurants pourront disposer d'un fumoir.