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Les dirigeants de la zone euro se mettent d'accord

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont rapidement entendus sur le plan proposé par Berlin.
Les visages tendus, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à la sortie d'une rencontre bilatérale avant le sommet.
Réunis vendredi à Bruxelles, les leaders de la zone euro, qui entendaient lancer un message de discipline budgétaire et tenter de mettre un frein à la tourmente financière, ont approuvé l'application du plan d'aide à la Grèce et trouvé un accord de principe pour renforcer le Pacte de stabilité.

La réunion s'est ouverte vers 20h25, avec près d'une heure et
demie de retard, en raison d'un grand nombre de rencontres
bilatérales préparatoires entre les dirigeants.

Eviter la contagion de la crise

Alors que la crise grecque menace de se propager à d'autres pays
d'Europe du sud et a fait dévisser cette semaine les bourses du monde entier , les dirigeants des 16
pays partageant la monnaie commune ont adressé un message de
rigueur.



Les chefs d'Etat et de gouvernement se sont mis d'accord vendredi
soir "pour renforcer le Pacte de stabilité", l'instrument qui
limite les déficits publics nationaux des différents pays, selon
une source diplomatique. Le dispositif est jugé aujourd'hui
largement inefficace à la lumière de la crise. Les dirigeants
doivent toutefois encore décider de la manière de durcir le
dispositif, selon cette même source.

Durcir la discipline budgétaire

La chancelière allemande Angela Merkel, longtemps très réticente
à ce sauvetage, avait plaidé avant la réunion pour un durcissement
de la discipline budgétaire européenne, y compris en modifiant les
traités, ainsi que pour une nette "accélération" des efforts de
régulation du secteur financier, souvent accusé d'avoir spéculé
contre des pays présumés "maillons faibles" (lire
encadré
).



"Nous allons réaffirmer notre confiance dans nos économies et dans
notre monnaie commune", avait de son côté assuré le Premier
ministre grec Georges Papandréou, dont le gouvernement a fait
adopter en échange du paquet d'aide une cure d'austérité
draconienne, contestée dans son pays.

Barack Obama aussi au front

Le président américain Barack Obama a annoncé vendredi qu'il
s'était entretenu dans la journée avec la chancelière allemande
Angela Merkel de la situation économique en Europe. Il a précisé
qu'ils étaient convenus de la nécessité d'une forte réponse venant
des pays concernés et de la communauté internationale, dont les
Etats-Unis.



Le chef de la Maison Blanche a par ailleurs déclaré que les
autorités de régulation enquêtaient sur les agitations qu'a connues
jeudi la Bourse de New York. L'indice Dow Jones des valeurs
industrielles a décroché de près de 1000 points en l'espace d'une
demi-heure environ, avant d'effacer une partie de ses pertes et de
terminer en baisse de 347 points, soit 3,20%, à 10'520
points.



Les craintes d'une contagion de la crise financière en Europe
pourraient avoir joué. Barack Obama a précisé que les autorités de
régulation rendraient publics les résultats de leur enquête ainsi
que des recommandations pour éviter qu'un tel événement ne se
reproduise.



agences/hof

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La guerre contre les spéculateurs est lancée

Les spéculateurs sont dans le collimateur des dirigeants européens, qui les rendent responsables de la crise grecque et de la chute de l'euro et qui aimeraient les contrôler, mais les complexes mécanismes de marché rendent leur identification difficile.

Moraliser le secteur financier et le rendre plus transparent sont les grands axes des actions entreprises par l'UE face à la crise. L'Europe a commencé à s'attaquer aux coupables présumés, à commencer par les bien nommés fonds spéculatifs.

Une nouvelle législation européenne, toujours en négociation, devrait les obliger à s'enregistrer et à respecter certaines règles de bonne conduite. Des règles similaires s'appliqueront dès décembre pour les agences de notation, accusées d'avoir nourri les turbulences en dégradant brutalement leur évaluation de pays comme la Grèce, l'Espagne ou le Portugal.

Et les Européens parlent déjà de durcir ces règles, voire de créer leur propre agence pour faire contrepoids aux sociétés américaines comme Standard and Poor's qui dominent le secteur.

Autres suspects: les banquiers, que beaucoup veulent taxer pour les responsabiliser. Angela Merkel a dénoncé le "comportement très perfide" des institutions financières, massivement renflouées par les Etats et qui spéculent aujourd'hui sur les dettes publiques qu'elles ont contribué à creuser.

Le cas d'espèce est l'américaine Goldman Sachs, accusée de montages financiers douteux sur la dette grecque et de fraude dans le cadre de la vente de produits adossés aux "subprimes", les crédits immobiliers à risque qui avaient provoqué la crise financière mondiale. Faute enfin d'identifier formellement les spéculateurs, les autorités s'attaquent à leurs outils.

Les Européens comme les Américains préparent ainsi des mesures pour rendre moins opaques et discipliner les échanges de produits financiers dérivés, adossés à des matières premières, des prêts immobiliers ou des obligations d'Etat.