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La zone euro, en crise, organise la riposte

Une affaire de commissions occultes en marge du marché des sous-marins vient embarrasser le président français.
A l'instar de ses homologues européens, Nicolas Sarkozy entend empoigner le problème de la spéculation.
Les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro, réunis depuis vendredi soir à Bruxelles, ont annoncé tôt samedi matin à l'issue de neuf heures de discussions un "mécanisme d'intervention" pour aider les pays de la zone en difficulté et préserver la zone euro.

Les modalités de ce dispositif doivent être discutées dimanche
lors d'une réunion des ministres des Finances de l'Union européenne
dimanche, avant l'ouverture des marchés financiers lundi. Les
dirigeants de la zone euro ont également approuvé définitivement le
plan d'aide à la Grèce, objet initial du sommet bruxellois.

Il s'agit encore de convaincre les marchés que la crise
provoquée par l'endettement de la Grèce ne va pas se propager à
d'autres pays comme l'Espagne ou le Portugal, des craintes qui ont
provoqué au cours de la semaine une chute des principales bourses
mondiales.



La zone euro "traverse la crise sans doute la plus grave depuis sa
création", a souligné le président français Nicolas Sarkozy au
cours d'une conférence de presse tôt samedi matin à l'issue de la
réunion.

Les spéculateurs en ligne de mire

"Nous sommes décidés à tout mettre en oeuvre, toutes les
institutions européennes, tous les Etats membres de la zone euro,
pour assurer la stabilité et l'unité de la zone euro. Nous sommes
décidés à renforcer sa gouvernance et nous sommes décidés à
combattre sans merci la spéculation en régulant les marchés
financiers" a ajouté le président français.



Les chefs d'Etat et de gouvernement des 16 pays de la zone euro,
a-t-il précisé, ont pris "deux décisions immédiates".



En premier lieu, la "confirmation de notre soutien au gouvernement
grec". Le montant du plan d'aide à la Grèce s'élève à 110 milliards
d'euros sur trois ans (80 milliards de prêts des 15 autres pays de
la zone euro et 30 milliards du Fonds monétaire
international).



D'autre part, "nous avons décidé de mettre en place un mécanisme
européen d'intervention pour préserver la stabilité financière en
Europe. Désormais, les spéculateurs doivent savoir qu'ils en seront
pour leurs frais", a souligné Nicolas Sarkozy.



La chancelière allemande Angela Merkel s'est montrée elle aussi
déterminée à défendre la monnaie commune. "Nous ferons usage d'un
mécanisme communautaire pour nous protéger contre la spéculation"
a-t-elle assuré.



Le mécanisme d'intervention sera élaboré en détail durant le
week-end et ses détails techniques seront divulgués dimanche soir,
a expliqué le Premier ministre belge démissionnaire Yves
Leterme.



"On sait ce qu'on attend de ce mécanisme: il s'agit d'une
possibilité d'intervention au niveau communautaire, sans qu'il
faille passer par les Etats membres, une intervention pour soutenir
les possibilités de prêts, de financement", a-t-il précisé.



ap/jeh

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Un euro en chute libre

Le sommet s'est tenu sur fond de chute des principales places financières, alors que l'euro est tombé à son plus bas niveau depuis 14 mois.

Les dirigeants de l'Union européenne assurent depuis des jours que la crise grecque est le résultat d'une combinaison de facteurs qui ne peuvent s'appliquer à aucun autre pays de la zone euro (notamment l'Espagne et le Portugal): mauvaise gestion, dépenses inconsidérées et trucage des statistiques.

Ils affirment que le plan d'aide devrait contenir le problème en soutenant la Grèce pendant trois ans, et en lui permettant de respecter son échéance de remboursement de 8,5 milliards d'euros au 19 mai.

Les déclarations des dirigeants européens ne semblent cependant pas encore convaincre les investisseurs.

Les bourses, les obligations grecques et l'euro ont plongé vendredi, malgré les propos rassurants tenus la veille par le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet.

"Le Portugal n'est pas la Grèce. L'Espagne n'est pas la Grèce", a-t-il affirmé.

L'euro est tombé à 1,2520 dollar, son plus bas niveau en 14 ans, avant de remonter dans l'après-midi à 1,2620 dollar.