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Londres lâche le Fonds d'urgence européen

En 2002 déjà, les Britanniques avaient estimé que l'euro n'était pas leur tasse de thé.
En 2002 déjà, les Britanniques avaient estimé que l'euro n'était pas leur tasse de thé.
La Grande-Bretagne refuse de participer, en y apportant sa garantie, au Fonds d'urgence envisagé pour aider les pays de la zone euro en difficulté, a affirmé dimanche le ministre britannique des Finances, Alistair Darling.

"Je pense qu'il est important que nous fassions tout ce que nous
pouvons faire pour stabiliser les marchés... Soyons très, très
clairs: s'il y a une proposition afin de créer un fonds de
stabilisation pour l'euro, cela doit être du ressort des pays de
l'Eurogroupe", a déclaré le ministre, interrogé depuis Bruxelles
par la chaîne d'information continue britannique Sky News.

"Ce que nous ne ferons pas et ce que nous ne pouvons pas faire,
c'est apporter notre soutien à l'euro... le soutien de l'euro est
la responsabilité des membres de l'Eurogroupe", a-t-il
ajouté.



Les ministres des Finances des 27 pays de l'Union européenne
doivent se réunir à partir de 15h00 pour discuter d'un projet de
mise sur pied d'un "Fonds de stabilisation de la zone euro" visant
à octroyer des prêts de l'UE aux pays utilisant la monnaie unique
qui seraient en difficulté.

L'idée de départ était que la Commission européenne puisse
emprunter jusqu'à 70 milliards d'euros, en bénéficiant de la
garantie de tous les pays de l'Union européenne, y compris ceux
comme la Grande-Bretagne qui n'utilisent pas l'euro, puisqu'il
s'agit d'un mécanisme de l'UE, selon des sources diplomatiques.

Alternatives à l'étude

Pour valider un tel dispositif au niveau de toute l'UE il
faudrait l'approbation d'une majorité qualifiée suffisante des 27
ministres européens qui se réunissent à Bruxelles.



Le refus de Londres d'y participer pourrait contraindre la zone
euro à se rabattre sur un mécanisme de prêts garantis par les seuls
pays utilisant la monnaie unique, une option également à l'étude.
Seize des 27 pays de l'Union européenne sont membres de la zone
euro.



afp/jeh

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Un FMI en miniature

La question se pose pour les Etats européens de savoir si tous apporteraient leur garantie pour les emprunts, ou seulement ceux de la zone euro.

Concrètement, le fonds de soutien serait proche de l'idée de Fonds monétaire européen, défendue ces derniers mois par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.

Il fonctionnerait "comme une petite banque ou un petit FMI", selon une source diplomatique.