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L'Espagne lance un vaste plan d'austérité

Le socialiste a dû se résoudre à prendre des mesures très impopulaires.
Le socialiste a dû se résoudre à prendre des mesures très impopulaires.
Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a annoncé mercredi de dures mesures d'austérité sous la pression des marchés, de l'UE et de Barack Obama, dont une baisse des salaires des fonctionnaires. Le but: tenter de restaurer la crédibilité financière du pays.

"Ce n'est pas facile pour le gouvernement d'approuver" ces
décisions, a reconnu José Luis Zapatero devant le Parlement
espagnol, en détaillant des mesures par nature impopulaires qu'il
s'était engagé à adopter dimanche au sommet de l'Eurogroupe dans le
cadre du plan massif de soutien à la zone euro.

Fonctionnaires, familles, retraités touchés

"Le gouvernement a décidé de réduire les rétributions du
personnel du secteur public d'en moyenne 5% à partir de juin 2010,
et de les geler en 2011", a annoncé le chef du gouvernement
espagnol. Les hauts salaires de la fonction publique seront plus
lourdement affectés, les membres du gouvernement voyant par exemple
baisser leur salaire de 15%.



L'aide de 2500 euros à la naissance, l'une des mesures phares de
sa politique sociale approuvée en juillet 2007 pour relancer la
natalité, va en outre être supprimée dès 2011. Le gouvernement
espagnol va de plus geler la revalorisation des retraites en
2011.



L'exécutif socialiste va également réduire de 600 millions d'euros
l'aide au développement en 2010-2011, un domaine dans lequel il se
voulait à la pointe des pays riches.

Un effort douloureux

L'Espagne doit faire "un effort spécial, singulier et
extraordinaire" et ces nouvelles mesures ont une "incidence sociale
évidente", a reconnu le chef du gouvernement socialiste, confronté
à un paysage social déjà sinistré par un taux de chômage supérieur
à 20% de la population active.



Ce plan d'austérité est destiné à accélérer la réduction des
déficits publics du pays, qui ont explosé à 11,2% du PIB en 2009.
Le gouvernement socialiste avait annoncé en janvier des mesures
d'économie de 50 milliards d'euros pour ramener ces déficits à 3%
en 2013, mais il a décidé de mesures supplémentaires en raison des
attaques contre l'euro la semaine dernière. Les mesures
supplémentaires représenteront un total de 15 milliards d'euros sur
deux ans.

Grève générale pas exclue

Les leaders des deux grands syndicats espagnols, CCOO et UGT,
ont pour leur part déploré mercredi un virage jugé antisocial. Ces
mesures marquent "une inflexion importante dans l'attitude du
gouvernement" face à la crise, a réagi le secrétaire général de
CCOO, Ignacio Fernandez Toxo.



Elles "signifient un changement de scénario des relations avec les
organisations syndicales", a affirmé le secrétaire général d'UGT,
proche des socialistes, Candido Mendez, à la radio Cadena
Ser.



Interrogé sur l'éventualité d'une grève générale, Ignacio
Fernandez Toxo a répondu "ne pas écarter cette hypothèse", tout en
précisant qu'il allait falloir "analyser tranquillement" les
mesures, et parler avec l'autre grande centrale, UGT.



agences/cer

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Le PIB de la Grèce baisse de 2,3%

Autre pays en difficulté, la Grèce a enregistré une baisse de son Produit intérieur brut (PIB) de 0,8% au premier trimestre 2010 par rapport aux trois derniers mois de 2009 selon de premières estimations, a annoncé mercredi l'autorité de la statistique grecque (ESA).

Le PIB a baissé de 2,3% au cours du premier trimestre par rapport au même trimestre de 2009, a ajouté un communiqué de l'ESA.

"La chute des investissements ainsi que l'importante baisse de la consommation publique ont contribué à la diminution du rythme de développement", a affirmé le texte.

"En revanche, l'amélioration enregistrée dans la balance commerciale a été positive", a ajouté l'ESA.

La BCE ne fait pas marcher la planche à billets

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) s'est voulu rassurant mercredi à propos de l'euro.

"Je suis plus que confiant dans l'avenir de l'euro", a affirmé Jean-Claude Trichet, alors que la monnaie unique a été sérieusement malmenée par la crise grecque et les risques de contagion à d'autres pays fragiles de la zone euro.

La BCE ne fait "pas fonctionner la planche à billets", a précisé son président sur la radio française Europe 1, en réponse aux inquiétudes nées de la décision de la BCE de racheter des obligations de certains des 16 pays de la zone euro.