Cette proposition visant à garantir la réduction des déficits
revêt un caractère hautement controversé et la Suède a d'ores et
déjà fait savoir qu'elle était opposée au contrôle budgétaire de
Bruxelles. La France s'est pour sa part montrée réservée.
La Commission européenne a par ailleurs suggéré à l'avenir de
"conditionner" les subventions de l'Union européenne au respect par
les pays membres d'une saine discipline budgétaire, a indiqué son
président, José Manuel Barroso.
Dans une série de propositions pour renforcer la gouvernance
économique des pays européens, la Commission a déclaré vouloir
"renforcer" le Pacte de stabilité européen qui encadre la
surveillance des déficits. Les 16 pays de la zone euro s'y sont
déjà engagés sur le principe.
Mécanisme permanent de gestion de crise
Pour cela, l'exécutif européen propose surtout que les projets
de budgets nationaux, ou leurs grandes lignes, lui soient soumis
dès le printemps. Ils seraient ensuite examinés par les ministres
des Finances européens qui donneraient leur avis avant d'être
soumis aux Parlements dans les Etats.
La Commission s'est aussi prononcée en faveur de la création d'un
mécanisme permanent de "gestion de crise", alors qu'un dispositif
de ce type, mais seulement temporaire, vient d'être mis sur pied
pour venir au secours de la zone euro.
Plus tôt, le président de la Banque centrale européenne (BCE)
avait donné le ton en insistant sur la nécessité de renforcer la
surveillance des politiques budgétaires des Etats. Pour Jean-Claude
Trichet, "ce qui est en cause, c'est la politique menée par les
différents gouvernements au sein de la zone euro". C'est pourquoi,
il est "capital" de "renforcer la surveillance des politiques
menées par les uns et les autres sur le plan budgétaire", a-t-il
souligné.
Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn avait de son
côté appelé les pays européens à renforcer leur coordination
budgétaire, suggérant la possibilité d'effectuer des transferts
budgétaires entre Etats.
afp/ant
Mesures d'austérité en Espagne
Les propositions de la Commission européenne sont intervenues quelques jours après l'annonce d'un plan massif et sans précédent de 750 milliards d'euros des pays de l'Union pour mettre fin à la crise de confiance qui menace l'existence même de la zone euro en liaison avec l'état de quasi-faillite de la Grèce.
Plusieurs pays européens ont décidé de prendre de sévères mesures de rigueur pour réduire leurs déficits.
En Espagne, le chef du gouvernement socialiste José Luis Rodriguez Zapatero a notamment annoncé mercredi une cure d'austérité incluant une baisse de 5% des salaires des fonctionnaires et le gel de la revalorisation des retraites en 2011, sauf les plus basses.
La Commission européenne a été prudente dans sa réaction aux nouvelles mesures espagnoles, estimant qu'elles allaient "dans la bonne direction".