Les neuf jurés du procès en nom collectif intenté contre le
groupe pharmaceutique bâlois à New York l'ont reconnu coupable
lundi des trois chefs d'accusation porté contre lui. Ainsi, 3,36
millions de dollars seront versés à titre de dédommagements aux 12
plaignantes. Elles toucheront selon les cas de 50'000 à 500'000
dollars. Les arriérés de salaires restent à calculer.
En outre, 5600 autres femmes, employées ou ex-employées d'une
filiale du groupe, pourront aussi faire valoir leurs droits. Le
jury a aussi décidé que Novartis devra payer une amende. Il devrait
se prononcer mardi sur son montant.
Novartis s'est dit déçu par ce verdict et fera recours, a indiqué
une porte-parole. "Durant toute son histoire, et en particulier
durant la durée de ce procès, (Novartis) a toujours été reconnu
pour son engagement à créer un environnement qui favorise les
objectifs de carrière de tous ses employés", a-t-elle déclaré.
Novartis nie en bloc
Le groupe bâlois a toujours contesté les faits qui lui étaient
reprochés dans cette plainte collective. Il pourrait au final
devoir payer des milliards de dollars de dommages et
intérêts.
Le groupe bâlois était accusé d'avoir systématiquement payé des
salaires inférieurs à ses employés de sexe féminin. Il leur aurait
aussi conseillé d'éviter une grossesse et aurait systématiquement
favorisé la carrière de ses employés masculins, ainsi que leur
formation. Les plaignantes ont également fait état de remarques
désobligeantes et péjoratives de manière répétée à leur
encontre.
Tolérance zéro
Depuis le dépôt de la plainte en 2004, Novartis réfute toutes
ces allégations. Ses avocats ont maintes fois rappelé les
directives de "tolérance zéro" que l'entreprise fait figurer
publiquement sur son site. Mais, pour les avocats des plaignantes,
cette politique de tolérance zéro n'existait que sur le papier.
Dans la pratique, les cas constatés n'ont été la plupart du temps
sanctionnés que par des avertissements.
Entamé il y a six semaines, ce procès est le plus important pour
discrimination contre les femmes aux Etats-Unis. Les plaignantes
représentent 5600 collaboratrices qui ont travaillé pour Novartis
entre 2002 et 2007.
ats/bri/ak