"L'UE, qui absorbe 60% de nos exportations, est de loin le
principal partenaire économique de la Suisse", a rappelé Gerold
Bührer. "Notre pays est aussi le deuxième partenaire commercial de
l'UE, après les Etats-Unis mais devant le Japon, la Chine et la
Russie", a-t-il ajouté.
Les deux parties ont donc intérêt à assurer "la fiabilité de leurs
relations en garantissant un accès réciproque aux marchés et en
développant le dispositif en place".
Isolement
Tous les scénarios de politique européenne allant de l'isolement
à l'adhésion à l'UE présentent des inconvénients par rapport au
bilatéralisme.
"Le choix de l'isolement, résultant de la résiliation de l'accord
sur la libre circulation des personnes - en raison de la clause
guillotine -, impliquerait l'abolition des accords bilatéraux I. Il
en résulterait une forte limitation de l'accès au marché européen
dans les domaines les plus divers. Il a relevé Pascal Gentinetta,
président de la direction d'economiesuisse.
Adhésion
A l'inverse, une adhésion à l'UE impliquerait le libre accès au
marché mais également la reprise de la totalité de l'acquis
communautaire. Le droit de codécision de la Suisse s'en trouverait
renforcé mais l'économie serait confrontée à une forte augmentation
de la densité réglementaire, a expliqué Pascal Gentinetta.
La Suisse devrait alors verser une contribution nette annuelle à
l'UE et perdrait une grande partie de son autonomie dans des
domaines centraux de la politique économique: finances publiques,
fiscalité, politique monétaire, affaires sociales, énergie et
économie extérieure.
S'il affirme que la voie bilatérale est la "meilleure option",
Pascal Gentinetta n'en reconnaît pas moins qu'elle sera "plus
compliquée ces prochaines années". Selon lui, les avantages vont
toutefois l'emporter même s'il n'est possible de trouver des
solutions satisfaisantes dans tous les domaines importants.
ap/ak
Un accord dans le secteur financier?
Economiesuisse est favorable à un accord sectoriel sur les services financiers avec l'Union européenne. "D'importantes analyses" sont toutefois encore nécessaires, mais un accord "serait dans l'intérêt des deux parties".
Actuellement, les banques suisses n'ont qu'un accès restreint à l'ensemble du marché intérieur européen des services. En revanche, l'accès au marché financier suisse est totalement libre pour les concurrents étrangers, souligne Claude-Alain Margelisch, le vice-président du comité exécutif de l'Association suisse des banquiers.
Quatre raisons militent en faveur d'un accès illimité à partir de la Suisse: certaines opérations "deviendraient enfin possibles", des économies pourraient être réalisées, la sécurité juridique serait améliorée et la place financière suisse serait "solidement ancrée" en Europe.
Toutefois, des inconvénients existent, souligne M. Margelisch: la Suisse devrait reprendre le droit bancaire et boursier, le droit des assurances et d'autres législations de l'UE. S'y ajouterait "un échange d'informations étendu sur les questions fiscales".