2009 est une année "excellente", s'est félicité mercredi
Jean-Luc Moner-Banet, directeur général, en présentant les
résultats de la loterie en compagnie de son président Jean-Pierre
Beuret.
Paris sportifs à la traîne
Le revenu brut des jeux a atteint 371 millions de francs, en
hausse de 1,3% par rapport à 2008, alors que le bénéfice a
progressé de 4,1%. Jean-Luc Moner-Banet a parlé d'une loterie
"heureuse, confiante, optimiste" qui joue pleinement son rôle
d'utilité publique, avec quelque 190 millions de francs distribués
à des milliers d'associations. Elle est aussi un véritable acteur
économique avec 284 collaborateurs sans compter 1200 à 1400 emplois
indirects.
Parmi les produits proposés par la loterie, les paris sportifs
sont "un crève-coeur". Ils continuent à s'éroder à cause de la
concurrence illégale sur internet basée dans des paradis fiscaux
comme Malte ou Gibraltar, a dénoncé Jean-Luc Moner-Banet.
Cette concurrence sauvage n'est cependant "pas une fatalité". Des
efforts sont entrepris pour lutter contre ce fléau. Deux pistes
sont explorées: le blocage des transferts bancaires (les mises
comme les gains) ou le filtrage des adresses Internet.
Les Genevois jouent en France
Au niveau des résultats régionaux, le directeur général a noté
la baisse enregistrée à Genève. Avec la chute de l'euro, les
Genevois retournent "en masse" faire leurs courses de l'autre côté
de la frontière et profitent au passage de jouer sur place.
Malgré des résultats exceptionnels, la Loterie romande reste
toutefois très critique vis-à-vis de la Confédération qui, à ses
yeux, favorise les casinos et met des bâtons dans les roues des
loteries. "Nous demandons une égalité de traitement afin de pouvoir
conserver nos positions", a martelé le directeur général. Le
président Jean-Pierre Beuret a expliqué à quel point la décision du
Conseil fédéral du 24 mars dernier leur restait à travers la
gorge.
En guerre contre les facilités accordées aux casinos
En acceptant l'ouverture de deux nouveaux casinos B,
l'augmentation du nombre de machines à sous de 150 à 250 par
établissement ainsi que la hausse du jackpot à 200'000 francs, le
gouvernement favorise clairement ce secteur. Le Conseil fédéral
provoque "une distorsion importante d'un secteur par rapport à un
autre". Alors que les revenus bruts des jeux sont comparables pour
les loteries et les casinos en Suisse (912 et 936 millions en
2010), la décision gouvernementale devrait faire bondir à 1,2
milliard les résultats des casinos en 2011-2012, selon les
estimations présentées mercredi.
Ces facilités accordées aux casinos ne peuvent pas aller de pair
avec des entraves judiciaires constantes mises au développement des
loteries. Le contentieux sur le jeu Tactilo en est un bon exemple,
selon les responsables. Le produit des 700 distributeurs de loterie
électronique (Tactilo) équivaut à celui des 380 machines à sous du
casino de Montreux. Les casinos les plus prospères sont en fait
entourés de Tactilo. L'accusation de concurrence diabolique est
"inventée de toutes pièces", a affirmé Jean-Pierre Beuret.
ats/hof