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Atteindre sa franchise d'assurance n'incite pas à "surconsommer" des soins inutiles

LAMAL, étude sur les assurés lors du franchissement de la franchise. [Keystone]
LAMAL, étude sur les assurés lors du franchissement de la franchise, explications de Marielle Savoy / La Matinale / 1 min. / le 7 février 2024
Selon une étude comparative de l'université de Saint-Gall, mandatée par l'assureur Groupe Mutuel et publiée mardi, le système de franchises de l'assurance-maladie ne pousse pas à une "surconsommation" de soins.

L'étude constate une hausse des prestations médicales consommées une fois la franchise dépassée, mais cette tendance n'est pas "significative", indique le Groupe Mutuel dans un communiqué. Selon l'assureur-maladie, il s'agit de la première étude sur ce sujet en Suisse.

Ses résultats coupent court aux "spéculations" selon lesquelles les assurés et assurées à basse franchise se feraient plus soigner une fois leur franchise atteinte, estime l'assureur. Ils vont ainsi à l'encontre des arguments avancés par les défenseurs d'une hausse des franchises minimales pour freiner les coûts de la santé.

"Pas de mauvaises incitations"

"Nos résultats montrent que la demande de soins n'est généralement pas influencé par les prix (...) et que le système de franchises est une solution efficace de partage des coûts pour la Suisse", écrivent les chercheurs et les chercheuses dans leur résumé de l'étude.

Celle-ci montre donc que le "système de franchise a fait ses preuves en Suisse et qu'il ne crée pas de mauvaises incitations à la consommation médicale, ni chez les assurés ni chez les fournisseurs de prestations", conclut le responsable du secrétariat général du Groupe Mutuel, cité dans le communiqué.

Plus de 220'000 cas observés

Pour son étude, l'équipe de l'Université de Saint-Gall a analysé les comportements en matière de santé d'assurés et d'assurées du Groupe Mutuel de plus de 25 ans qui ont atteint leur franchise d'assurance durant l'année 2018.

Deux groupes ont été comparés: les personnes au bénéfice de franchises les plus basses (300 francs, 212'249 personnes) et les plus hautes (2500 francs, 12'135 personnes). Les données détaillées et anonymisées ont été fournies par l'assureur.

ats/jop

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Plusieurs pistes pour mieux gérer l'accès à la santé

Le débat est actuellement vif autour des mesures visant à réduire les coûts de la santé dans l'espoir de faire baisser les primes d'assurance-maladie. Le peuple votera le 9 juin sur une initiative socialiste pour limiter les primes à 10% du revenu, et sur une autre du Centre pour l'instauration d'un "frein" aux coûts de la santé.

Parmi les autres pistes esquissées, le patron de l'assurance KPT prône par exemple l'imposition d'une franchise à 10'000 francs pour les millionnaires.