La stratégie du groupe LVMH était claire: associer son image à l’événement le plus médiatisé au monde. Le groupe dirigé par le milliardaire Bernard Arnault a marqué les esprits dès la cérémonie d’ouverture, avec des placements de produits parfaitement orchestrés.
On pense notamment à l'exposition des malles Louis Vuitton, aux robes Dior sur-mesures portées par les chanteuses Aya Nakamura, Céline Dion et Lady Gaga lors de la cérémonie d'ouverture, aux tenues de la délégation française signées Berluti, sans oublier le champagne Moët & Chandon servi aux invités VIP.
Le groupe français dirigé par Bernard Arnault a également investi dans la dimension patrimoniale des Jeux, comme en témoigne le funambule traversant la Seine depuis la Samaritaine, édifice emblématique du parc immobilier du groupe.
LVMH a en outre su "s'adapter" aux règles strictes du marketing olympique, qui interdisent les logos visibles sur les sites de compétition. La maison Chaumet, autre propriété du groupe, a ainsi conçu les médailles, abritées dans des malles ornés du célèbre et iconique damier Louis Vuitton. Des malles également utilisées pour accueillir les torches olympiques.
Le groupe a organisé un dîner somptueux à la Fondation Vuitton, attirant des personnalités internationales et des sportifs, ce qui a renforcé l'image de luxe et d'exclusivité associée aux Jeux
Cette présence, bien que discrète, a insufflé une touche de glamour à un événement qui commençait à perdre de son attrait, souligne Marie-Hélène Rheims, consultante en stratégie de marques à Genève, lundi dans l'émission Tout un monde de la RTS. "Le groupe a organisé un dîner somptueux à la Fondation Vuitton, attirant des personnalités internationales et des sportifs, ce qui a renforcé l'image de luxe et d'exclusivité associée aux Jeux".
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Un retour sur investissement inégalable
Pour Rafaël Binggeli, CEO de l'agence genevoise Sponsorize, le premier retour sur investissement pour LVMH réside dans la visibilité sans précédent obtenue. Ainsi, la présence de LVMH à Paris 2024 pourrait bien redéfinir le modèle de sponsoring pour les éditions futures.
"Le gain de visibilité est monumental avec une audience cumulée qui dépasse les 2,5 milliards de personnes. Il n'existe d'ailleurs pas de vecteur de communication plus grand que ça au niveau mondial. Les sponsors peuvent ainsi lier leur image à celle des Jeux et accéder à des réseaux de personnalités influentes et de grandes fortunes, créant des opportunités de business uniques", explique-t-il au micro de la RTS.
Un précédent?
Reste à savoir si le rôle de LVMH aux Jeux de Paris créera un précédent. En effet, le paysage du sponsoring olympique est complexe, avec des marques historiques comme Omega, Panasonic ou Coca-Cola, mais aussi des sponsors qui varient selon chaque édition. Pour Paris 2024, LVMH s'inscrivait dans la catégorie premium, aux côtés d'Accor, BPCE, Carrefour, EDF, Orange et Sanofi, avec une contribution de 150 millions d'euros.
La stratégie de LVMH a toutefois permis de fusionner l'univers du luxe avec celui de la fête sportive populaire. Une approche certes difficile à reproduire pour les prochains Jeux, mais qui pourrait en inspirer certains dans leur manière d'aborder le sponsoring.
Sujet radio: Alexandre Habay
Texte web: Hélène Krähenbühl